Après l’église des bords de Loire, direction le plateau par une ravissante route sinueuse pour découvrir l’église de Saint-Maurice-en-Gourgois.
Ce concert est une première pour le RhinoJazz(s) dans cette commune et Monsieur le Maire se félicite déjà de cette nouvelle initiative.
Pour une première, il fallait une proposition marquante. Et c’était aussi une première pour le festival que cette chanteuse.
Où l’on retrouve une habituée de nos colonnes, la délicieuse et facétieuse chanteuse Hetty Kate accompagnée ce soir par le fidèle Thibaut François à la guitare et Christophe Lincontang à la contrebasse, et c’est tout et cela suffit.
Hetty se présente et insiste pour qu’on ne l’appelle pas « étiquette » mais Hetty avec un « h » aspiré ! Dont acte.
Avec son français toujours approximatif mais plaisant, elle nous explique qu’elle va reprendre de grands standards du Great American Songbook, ce qu’elle sait très bien faire.
Et cela débute par My fair lady puis Just you, just me .
On passe à une bossa avec Barquinho, « qui n’est pas de Tom Jobim mais de Roberto Menescal », il faut appeler un chat un chat..
Puis, un passage obligé par une ballade, ce sera But beautiful de Jimmy Van Heusen.
Retour aux standards avec Down with love, chanson du répertoire de Judy Garland, de Barbra Streisand et d’autres .
Comme sur presque chaque titre, Hetty laisse une grande liberté à Thibaut François qui nous offre un chorus bien tourné, toujours applaudi chaleureusement.
Justement, il est temps de le laisser se reposer et elle se retrouve en duo avec Christophe pour interpréter un tube d’un autre contrebassiste, Ray Brown : Gravy Walz. Morceau qui permet à Christophe de placer un solo bien senti. Chanson superbe où il est question de cuisine, un des sujets de conversation d’Hetty qui commence à brancher le public là-dessus.
On continue dans le registre « love » avec Comes love, encore une chanson dont la liste des interprètes est étourdissante.
Elle présente ensuite une de ses chansons préférée On a misty night de Tadd Dameron non sans avoir fait un détour par quelques spécialités françaises comme les madeleines, la baguette et surtout le kouign-amann, spécialités aussi addictives que cette chanson, mais qu’elle a dues abandonner pour ne pas sacrifier sa ligne [rassurez-vous il y a beaucoup de marge].
Give me the simple life lui rappelle son enfance à la campagne en Angleterre, encore prétexte à quelques confidences.
Suit une chanson de saison Autumn serenade de John Coltrane.
Elle invoque l’indulgence du public pour sa reprise de La belle vie de Sacha Distel, dans notre langue et pas l’horrible version en anglais aux « horrible lyrics » The good life. Et, elle s’en sort avec les honneurs.
S’agissant de la dernière chanson du set, le public se lève pour applaudir le trio.
Rappel il y aura avec Take the A train de Duke Ellington sur un mode enjoué.
Pour une double première, ce concert aura été un succès.