Le quintet réuni par Marc Cabrera (piano) autour de Philippe Maniez (batterie) n’est pas là pour « enfiler des perles » voire pour « épiler des kiwis » surenchérit Vincent Périer (sax ténor), mais bien pour « jazzer » et de la plus belle façon qui soit dans le genre mainstream. Karim Addadi à la guitare et Esteban Felix à la contrebasse complètent la formation.
C’est une première à La Clef de Voûte où un musicien, ici le batteur-arrangeur, Philippe Maniez, bien connu de nos services, est invité pour trois soirées improvisées à l’initiative des musiciens résidents du club. Ce soir, c’est donc le jeune et talentueux pianiste Marc Cabrera qui accueille un musicien bien en vue des scènes lyonnaise et parisienne.
Ils vont nous dénicher des compositions de Duke Pearson ; Ray Griffin et d’autres. Vincent Périer amène une de ses ballades : Autumn in New-York.
Le quintet bascule ensuite sur du latin jazz avec Vibra de Paolo Mouro
La « piste noire » de cette fin de set (morceau « casse gueule » qui va vite avec beaucoup de notes est une tradition dans ce genre de concert) est Moment’s notice de Coltrane. Objectif, dévaler la piste sans fracture ni finir « sur le cul ». Tout le monde y va de son moment de bravoure, cela cite à tout-va et rassurez-vous nul n’a été besoin d’appeler un PGHM (peloton de gendarmerie de haute montagne) !
Reprise au second set avec le Nocturne en fa mineur de Frédéric Chopin (très) arrangé par le pianiste Peter Bix. Un nocturne qui a des hallucinations et des citations explicites.
Après une pause, Karim est de retour sur scène pour interpréter une composition de son idole West Montgomery.
Encore une fois, nous sommes surpris de retrouver un public si jeune (moyenne d’âge, trente ans max) et cosmopolite et surtout des « smiles « « longs comme ça ! » et une vraie participation active.
Effectivement, l’énergie est belle ce soir et les présentations de Marc Cabrera participent de cette joie partagée.
Pour calmer le jeu, on passe sur These foolish things amenée par Karim qui se lâche d’une fort belle manière.
Puis Marc lance une bossa qui va bien chauffer et il va particulièrement y mettre du sien. Le public est chaud bouillant.
Et pour finir le deuxième set une ultime piste noire sur une composition de Cedar Walton Firm roots.
Quel bonheur que de passer une soirée dans un authentique club de jazz où le public est proche, à toucher les musiciens, ces derniers ne ménageant pas leur peine pour faire partager leur plaisir de jouer et d’envoyer de belles notes. Message bien reçu côté salle qui est enthousiaste.