
Quel drôle de band que ce duo du Malawi.
Les deux musiciens se sont rencontrés dans les faubourgs de Lilongwe, la capitale, en jouant dans la rue. Yosefe Kalekeni est assis sur un tambour et tape dessus de sa chaussure droite et joue sur une guitare à quatre cordes toute foutraque renforcée à coups d’autocollants et de gros adhésifs noirs. Quant à Yobu Maligwa, il est assis à même le sol et joue d’un (d’une ?) babtoni, basse genre Cigar-box à une corde formée d’une caisse de mauvais bois de récup tendue d’une peau de bête, un gros manche en bois rond avec au bout une clé en bois informe pour l’accordage de l’unique corde métallique. C’est du « fait maison ». Pour en jouer, il utilise comme plectre un vulgaire bout de plastique dur et en main gauche un petit flacon de verre de sirop Koflyn pour la hauteur des notes.
Tout cela est très étrange pour nous, Européens habitués à des prodiges de lutherie.
Leur musique est très répétitive avec peu d’accords, mais très entrainante et le public participe en battant des mains, voire en dansant. Ils chantent en Chichewa, la langue nationale la plus parlée après l’Anglais langue officielle. D’après leur producteur, ils parlent d’amour, de fraternité, de joie, bref, venant de la rue, ils n’ont pas perdu leurs valeurs et leur optimisme, et cela est palpable.
D’ailleurs, ce qui devait arriver arriva. Tout le monde se retrouve debout à Cybèle pour accompagner les musiciens. De la joie et du partage !