
Première soirée de cette nouvelle édition de Parfum de Jazz. Nous sommes à Pierrelatte et découvrons la volcanique Justina Lee Brown. Justina Lee Brown qui commence à faire parler d’elle. Résidente en Suisse, d’origine niégériane, elle a été lauréate du Swiw Blues Challenge en 2019. Parfum de Jazz nosu la présente pour cette première soire d el’édition 2025. Le quartet s’installe suivit par la chanteuse.
Elle va briser la glace en quelques secondes avec Aramide interprétée dans sa langue d’origine. C’est tonique, la guitare montre de quel bois elle se chauffe.
De feu il en sera rapidement question avec ce Crossfire de son dernier album « Lost child » (2023). Il est allumé et le restera jusqu’au bout de la performance.
Changement de style avec On my way , « a Little bit more funky » alors Justina fait se lever le public qui danse et clappe dans les mains pour partager avec la radieuse chanteuse. Et, elle le fait chanter.
Elle se souhaite un bon anniversaire pour ses quarante-et-un ans (en effet elle est née à Lagos le 23 juillet 1984). Happy Birthday Justina !
Elle prend le temps de nous expliquer une partie de sa vie, son bébé de neuf mois, qui a changé sa vie après dix ans d’attente, et le fait de se sentir désormais étrangère dans son pays d’origine qu’elle a quitté pendant trop d’années. Cela annonce Lost Child, un R&B poignant. Où l’on mesure toute l’intensité de sa voix. Et, un solo superbe (encore) du guitariste suisse Carlo Menet.
Sur Tears are falling elle bascule dans une transe communicative.
Avec Black and White feeling elle sollicite à nouveau le public qui ne se fait pas prier.
Nous avons droit au couplet du monde qui part à la dérive alors qu’il n’y que des êtres humains et pas des ennemis. « Nous sommes tous des fleurs dans notre jardin, nous avons besoin de paix… » le tout avec une débauche d’énergie et de conviction. Il y a du Tina Turner et du Aretha Franklin dans cette tigresse.
Elle nous présente à plusieurs reprises ses musiciens, ses « brothers ». Bien sûr, l’excellent Carlo Menet, très présent à la guitare, son vieil ami et compagnon de route depuis plus de quinze ans, le percussionniste suisse David Stauffacher. Le bassiste colombien, Lou Cruz et enfin le batteur Jordy Mayasi dont c’est le second concert avec ce groupe.
Carry me évoque le gros coup de déprime ressenti lors de la crise du Covid qui l’a tenue éloignée des scènes et surtout de son public. Un morceau plus calme, mais toujours soutenu par sa voix puissante.
Elle nous offre une nouvelle chanson sur un rythme africain Mr Bizi Bizi, un « Motherfucker » avec une petite amie dans chaque grande capitale.
Le concert s’achève avec un 10 K Feelings bien musclé.
Le public est debout et exige un rappel.
La présidente du festival lui offre un bouquet de fleurs et du champagne pour son birthday et le public de lui souhaiter comme il se doit. Avant d’entonner son rappel, elle se lance dans un long discours poignant qui retrace la jeunesse de sa mère puis la sienne, ses dix premières années dans les rues de Lagos, sans toit. Et comment elle a basculé à l’âge adulte à douze ans pour protéger sa mère au bout du rouleau à ving-huit ans. Billiki reprend tout cela, d’une manière magistrale en duo voix et guitare.
Les autres musiciens reviennent pour la toute dernière chanson Baby Tomato (jolie fille) sur un rythme africain qui réjouit une dernière fois le public subjugué.
Nous avons découvert ce soir une magnifique chanteuse, énergique, puissante, cabossée par la vie et dont la résilience passe par la scène et la communion avec son public. À revoir avec grand plaisir.
Les musiciens :
- Justina Lee Brown: voix
- Carlo Menet: guitare
- Lou Cruz: basse
- David Stauffacher: percussions
- Jordy Mayasi: batterie