
C’est avec un certaine tristesse que nous apprenons que ce cycle de conférences sera le dernier. Après plus de vingt ans de bons et studieux services, l’ami Nicolas Béniès va tirer sa révérence crestoise ce samedi.
Il va donc cette semaine évoquer les fantôme du jazz parisien de l’immédiat après-guerre.
À la Libération on préfère travailler le souvenir plutôt que la mémoire.
A la Libération le monde veut danser pour oublier la période fatidique qui se situe entre adolescence et passage à l’âge adulte. Surtout pour cette génération de l’immédiat après-guerre qui refuse la génération « d’avant ».
Cette Libération ne marque pas que la fin d’une guerre mais aussi la bascule vers un autre monde.
Jacques Becker, cinéaste engagé -membre du PCF- se devait de narrer cette transition.
1947 le monde du jazz connaît une énorme scission avec la fracture entre Hugues Panassier et Charles Delaunay au sein du Hot Club de France avec l’arrivée du be-bop. La nouvelle bataille d’Hernani s’est déroulée avec des acteurs comme Boris Vian. Une nouvelle guerre est déclarée celle « des figues moisies et des raisins aigres ». A l’époque Claude Luter règne en maître au Lorientais (5 rue des Carmes, Paris 5ème, voir ici) avec ses « Lorientais » dont un certain Mowgly Jospin qui va plus tard créer le River Bop pour se désolidariser d’un émergent Sydney Bechet. Le Tabou (33 rue Dauphine, Paris 6ème) prendra rapidement le relais.
C’est au Lorientais qu’une partie de l’intrigue du film « Rendez-vous de Juillet »(1947) se déroule. On y voit évoluer une jeunesse pleine de doute et d’aspiration à la liberté et à l’amour, le tout dans une certaine légèreté, voire frivolité, pas forcément de mise à l’époque.
1947 : les Daniel Gelin ; Maurice Ronet ou encore Nicole Courcel sont très jeunes. Un plaisir que de les découvrir au sortir du cours Florent ou autres. Le générique ne manque pas non plus d’intérêt.