
Malou Oheix, voix, Timothé Hurpé, piano, Lucas Baudon, contrebasse et Elias Arapoglou, batterie ont formé Récréance pour tenter de recréer le jazz à leur façon. Songes, Elegia (inspiré par Gerald Clayton), Ambivalence et Convergence, plus « tropical » composent le set. La musique du quartet est plutôt impressionniste. La voie du son est privilégiée à celle du sens dans l’usage de la voix qui s’affranchit des mots. Les longues pièces permettent des mises en place variées.
Traitée comme un instrument, la voix ne s’exprime qu’à travers des vocalises, des onomatopées, du scat, déstabilisant celles et ceux qui associent chant et paroles dans nos habitudes jazzistiques. Elle se voit assez souvent soumise à des effets comme la réverbération et l’écho gérés directement par la chanteuse. Le piano du compositeur est omniprésent évoluant entre sérénité et tonicité, quiétude et vélocité. La contrebasse est assez modeste dans son soutien, n’ayant droit qu’à un seul solo. La batterie est plus sollicitée par les balais que les baguettes quelle que soit l’intensité souhaitée.
Quatre morceaux en quarante-deux minutes, la singularité du propos, une technique assurée ont fait rimer dans ce set Récréance et élégance.