La mère Zap Mama et la fille K.Zia se retrouvent sur la scène de Crest avec le projet « Legacy in motion ». L’entrée en matière est directe, pas de temps à perdre pour l’immersion dans le monde Afropéen, que Zap Mama veut être le pendant du monde Afro-américain.
Le show est millimétré, et les deux chanteuses ne cachent pas leur plaisir à partager la scène ni la fierté qu’elles éprouvent l’une envers l’autre. Elles maîtrisent leur sujet, les musiciens qui les accompagnent également.
Pour recréer l’ambiance de forêt tropicale de Rafiki, Zap Mama utilise une mignonette qu’elle fait siffler en chantant a cappella : on s’y croirait.
A la basse, et tout en envoyant du gros son, le jeu de Laurent Louis est riche et judicieux, ses riffs mélodiques participent grandement à la musicalité de l’ensemble ; quant à ses solos, s’ils sont courts, ils sont d’une concision remarquable.
L’Afrique est omniprésente, la pop anglaise et la soul pointent leur nez, et la chanson française n’est pas en reste, avec notamment La chanson des vieux amants (Jacques Brel) nostalgique et pimentée. C’est le moment que choisit Rodriguez Vangama pour lâcher sa cocotte et entamer un solo de guitare bien saturée du plus bel effet.
Le morceau suivant débute également a cappella, avec la mise en œuvre d’un looper pour créer l’harmonie répétitive qui sert de support à une succession de 4×4 entre les deux chanteuses puis avec les autres musiciens, pour terminer sur un rythme shuffle à en perdre le souffle.
Africa Sunset est une conversation rythmique entre Zap Mama et son batteur ; les répliques sont cinglantes et par moment on ne sait plus qui est qui.
Devant l’enthousiasme qui monte de la fosse, le duo arrache un rappel [NdrlR: contre l’avis de l’organisateur qui commençait à faire le ménage sur la scène !] où elles reprennent à l’improviste une vieille chanson de leur répertoire, accompagnées par le public connaisseur.
L’Afropea a encore de beaux jours devant elle.
Les musiciens :
- Zap Mama : voix
- K.ZIA : voix
- Jan Willems : claviers
- Rodriguez Vangama : guitare
- Laurent Louis : basse
- Thierry Nguiegui Massamba : batterie
