
Nous avions découvert Charlotte Planchou alors en duo avec Mark Priore en novembre dernier à Fareins (voir ici). La voici à La Motte-Chalancon avec son quartet.
La chanteuse démarre son set en s’accompagnant à la guitare et nous chante en occitan, l’histoire de Lisette. Puis Canta « elle chante l’eau vive » sur un rythme de bossa. Elle poursuit toujours en occitan son histoire de Lisette qui se venge des trois capitaines qui ont décimé sa famille. Charlotte joue autant qu’elle chante.
Exit la guitare. Elle va reprendre Yesterday avec son style très particulier, parfois juste un murmure ou faisant la moue.
Charlotte revient à un titre de son premier album « Petite » Leila et Léa qui stigmatise le recours à l’IA dans la création musicale.
La chantesue poursuit avec un traditionnel occitan Adieu paure carnavas. L’arrangement devient très jazz et laisse au trio une large place pour s’exprimer. Notamment avec un superbe solo de contrebasse de Thomas Posner . Elle enchaîne sans transition sur Est-ce ainsi que les hommes vivent dans une interprétation très personnelle, très vive. Le texte d’Aragon est magnifié, elle prend des libertés quant à la musique de Ferré, du grand « Planchou ».Toujours sans transition, elle nous livre sa version toute « planchouesque » de Nature boy jouant sur les rythmes et les tonalités. Toujours très expressive, jouant avec le public, une prouesse vocale, toujours sur le fil, mais toujours en équilibre.
Le set s’achève sur sa version de Les moulins de mon cœur. Admirable, mais pas sûr que Michel Legrand l’eût validé.
Pour le rappel, elle reprend The peacocks (Jimmy Rowles, 1974). Mais avant cela elle évoque son goût pour la poésie de René Char qui l’a amenée à celle de Mahmoud Darwich et son obsession pour la beauté. D’où le choix de cette chanson superbement interprétée en duo avec un Clément Simon d’une grande sensibilité.
Les musiciens :
- Charlotte Planchou: voix , guitare
- Clément Simon: piano
- Arthur Alar: batterie
- Thomas Posner: contrebasse