
Voilà une formation comme en rêvent les programmateurs de Parfum de jazz : un parfum d’ailleurs très prononcé ; une musicienne, Mieko Miyazaki, aux manettes ; une fusion de styles ; de l’harmonie et de la fusion. Telle est la promesse du Saiyuki Trio.
Le premier morceau de ce set Idoma est une sorte de galerie des savoir-faire des trois musiciens. Chacun dans sa spécialité. Les musiciens se connaissent très bien, comme voilà une quinzaine d’années que le trio fonctionne.
The Magic constant présenté par Nguyên Lê tourne autour du nombre 15 (et donc le 5 et le 3 -ou le 3 et le 5-, Prahbu Edouard ici évoque la règle de commutativité). On ne présente plus le guitariste qui associe sa sensibilité vietnamienne au jazz et au rock occidental, un savoureux mélange.
Le troisième morceau débute par un long solo de tablas. Ces percussions sont un véritable langage que nos oreilles occidentales ne déchiffrent pas, mais nous pouvons en apprécier la complexité et les subtilités.
Le quatrième morceau nous emmène aux racines de Prabhu, en Inde. Guitare et tablas dialoguent en toute amitié et virtuosité.
Plus le concert avance, plus il gagne en calme et en sérénité. Il plonge encore plus en Asie éloignée. Mieko entonne un chant délicat, tablas et guitare accompagnent en douceur. Nous sommes bien !
Changement d’ambiance avec la version de la création du Japon suivant la légende Kojiki : les deux divinités masculines et féminines Izanagi et Izanami se sont unies pour créer leur descendance nombreuse qui forme les îles du Japon. Ça doit faire mal, car c’est très rock et rugueux dans ces premiers temps.
Et puis l’ordre succède enfin au chaos originel.
On continue sur la spiritualité avec une évocation de Ganesh, fils aîné de Shiva et l’origine de sa tête d’éléphant. Nous en apprenons donc un peu plus sur le panthéon hindou et sur le sacré associé aux tablas. Et Prahbu de nous expliquer non sans malice que ce type de chants rituels sont les ancêtres … du rap. Pas faux à l’entendre scander ses paroles.
Le public est comblé par tant de nouveauté et de complicité.
Les musiciens :
- Mieko Miyazaki: koto
- Nguyên Lê: guitare
- Prabhu Edouard: tablas, percussions