04/10/2025 – Concérence* de Raphaël Imbert & Pierre-François Blanchard « Et le lyrisme dans tout ça ? » à l’Opéra Underground

04/10/2025 – Concérence* de Raphaël Imbert & Pierre-François Blanchard « Et le lyrisme dans tout ça ? » à l’Opéra Underground

Ce soir nous assistons à la cinquième « concérence »* de Raphaël Imbert dont le thème est « Et le lyrisme dans tout  ça ? »

Selon le dictionnaire Le Robert, le lyrisme se définit comme une « manière passionnée, poétique, de sentir, de vivre, d’exprimer quelque chose ». Mais que va nous révéler Raphaël Imbert à ce sujet ?
Dès les premières décennies du XXe siècle, les Italo-Américains ont largement contribué à infuser du lyrisme dans la musique populaire (dont le jazz), en y mêlant émotion, souffle et intensité.
Faute d’introduction par Richard Robert, excusé, c’est Bourvil qui ouvre la soirée avec sa célèbre Ballade irlandaise (« un oranger sur le sable irlandais… ») — une entrée en matière douce et inattendue.
Puis arrive Célia Kameni, qui interprète L’Étang de Paul Misraki. Une ballade délicate, presque murmurée, où sa voix fragile se pose sur un écrin de piano et de saxophone, comme un cocon de ouate.
Elle enchaîne avec It Was a Very Good Year, dans le même registre feutré (alors que Frank Sinatra l’avait propulsé en tube international plus punchy)… jusqu’à ce que sa voix prenne de l’ampleur, comme une vague qui monte.
Raphaël nous rappelle que les pionniers du jazz étaient passionnés d’opéra. Et cela tombe bien : nous sommes à l’Opéra de Lyon, lieu idéal pour évoquer l’art lyrique.
Il nous interprète ensuite sa Lettre à la Muse, car parler de lyrisme, c’est aussi convoquer les figures mythologiques. Et voici Erato, muse de la poésie lyrique et chorale, en couple avec Apollon et leur lyre… évidemment, lyre comme lyrique !
Avec Chant d’automne de Baudelaire, mis en musique par Gabriel Fauré et réarrangé par des jazzmen, on entre pleinement dans cette alchimie entre émotion et poésie.
Raphaël évoque Stardust composé par un jeune étudiant en droit qui ne deviendra jamais avocat… Hoagy Carmichael. La musique l’a emporté, et avec elle, la fortune. Et la version de Célia nous submerge.
Celia ose une version a cappella de John Lewis, monument du genre, il fallait oser s’affronter à celle de Cécile McLorin-Salvant. Raphaël l’accompagne en mode free, en toute liberté.
Le morceau De doute et de joie de Celia évoque à Raphaël l’univers de Duke Ellington et son In a Sentimental Mood.
La « concérence » s’achève sur un negro spiritual poignant : My Man Is Gone, extrait de Porgy and Bess, sur une musique de George Gershwin.
Et pour conclure, Dance Me to the End of Love de Leonard Cohen, comme une caresse finale.
En bis, une version éthérée des Marquises de Brel vient refermer ce voyage lyrique.

 

*: « concérence » est bien évidemment  un néologisme imbertien  qui se réfère à « concert » et « conférence »

Auteurs/autrices