04/10/2025 – Nesrine à La Source pour le Grenoble Alpes Métropole Jazz Festival

04/10/2025 – Nesrine à La Source pour le Grenoble Alpes Métropole Jazz Festival

Bien que la destination principale du Festival soit le Brésil, nous faisons ce soir une petite incursion dans le Magreb, avec la violoncelliste, chanteuse et compositrice franco-algérienne Nesrine Belmokh. Formée au violoncelle classique, elle passe huit ans à l’orchestre de l’Opéra de Valence dirigé par Lorin Maazel où elle rencontre Daniel Baremboim, grand chef d’orchestre, qui l’a intégrée à son West-Eastern Divan Orchestra.

Son prénom est dérivé de l’arabe « nasrin » qui fait référence à la fleur d’églantier ou de rosier sauvage, il incarne la délicatesse et la beauté subtile de la nature. A cette délicatesse, la belle Nesrine y ajoute une forte personnalité, qu’elle traduit dans la maîtrise et la conduite de son concert.

La mise en scène est très élaborée avec projections sur le fond de scène, lumières choisies. Nesrine séduit aussi par ses propos et son humour.

Cette musicienne talentueuse écrit des textes, des histoires qu’elle chante en français mêlé d’arabe ou inversement. De sa « multi culture » et de ses influences : classique Beethoven avec Sortilèges ; variété française : Gainsbourg avec Bonnie and Clyde ou le poète Khalil Gibran qui lui inspire Fear, Nesrine invente une musique qui navigue entre le jazz, la musique orientale ou classique, la pop, la soul, le chaâbi.  Bref, elle invente une musique qui lui ressemble, une musique sans frontière.

Son violoncelle très original, qu’elle appelle son amant avec lequel elle voyage pendant que son violoncelle acoustique, son mari, reste à la maison, (humour), elle le triture, le pince, le caresse, le fait gémir, et lui donne le rôle de fil conducteur.

Car Nesrine n’est pas seule sur scène ; Léo Jassef est aux claviers l’accompagne à la voix et Anissa Nehari est aux percussions. Les percussions d’Anissa sont très originales : une calebasse, des cymbales avec des boucles d’oreilles, un cajon, et surtout elle en joue magnifiquement. Un solo endiablé et magnifique a enthousiasmé la salle.

Nesrine s’affranchit des genres musicaux, elle casse les codes du classique et invente la rencontre cohérente de plusieurs mondes, les siens.

A Fontaine hier soir, le public était au rendez-vous !

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