
Il n’est pas question de dire que le jazz « swing » est de retour, il a toujours été présent, suggéré parfois, réinventé, démantibulé, reconstruit souvent.
Sa présence est tellement puissante dans l’inconscient collectif qu’un groupe comme « March Mallow » ne sonne pas « rétro », il sonne intemporel.
Le paysage sonore est calme et onctueux, baigné d’une lumière chatoyante, une lumière bleue, bien entendu, chargée de délicatesse et de mélancolie.
Le phrasé lascif et nonchalant de la vocaliste Astrid Veigne fait irrésistiblement penser à la divine Billie Holiday ou, plus près de nous à Madeleine Peyroux présente cet été sur la scène du Théâtre Antique de Vienne.
Entourée du saxophoniste Thomas Leverger à la sonorité toute en rondeur et d’une section rythmique et harmonique d’une précision millimétrée (Christian D’Asfeld, piano ; Eric d’Oboka, guitare et Thomas Plès, contrebasse), la chanteuse a su nous inviter dans son voyage à travers le temps, à travers l’espace, aux confins de la tradition et de la modernité.