
Étonnante surprise que cet ensemble NDIMA issu de la communauté Äkä, du nord de la république du Congo- Brazzaville et ce trio occitan iconoclaste féru d’improvisation !
Leïla Martial accompagnée de Rémy Leclerc pianiste et body-percussionniste corporel et d’Éric Perez batteur-chanteur de basses, sont partis en 2020 à la rencontre de chants traditionnels millénaires connus sous le nom de « chants pygmées ».
Ils sont revenus transformés par cette expérience de création, apprenant les uns les autres à déchiffrer ensemble de nouveaux territoires musicaux issus de l’hybridation des musiques occitanes et africaines. Ils ont « osé » le métissage où les voix s’emploient à la promotion et à la sauvegarde de ces chants traditionnels qui restent liés aux esprits de la forêt.
De leur rencontre est né un concert hors du commun et une tournée en Europe sous la direction artistique de Sorel Eta [NdlR: ethnologue et percussionniste].
Le charme de ce concert dansé résidait dans la polyrythmie musicale et la polyphonie des chants mêlés trouvant leur unité grâce aux talents mêlés de trois chanteuses et danseuses (Angélique Manongo, Émilie Koulé et Nadège Ndzabole), deux percussionnistes et notre trio français.
Les chants et voix sont superbes et la chorégraphie se développe dans un dispositif scénique dialoguant avec le public par les traversées frontales et répétitives de la scène par les danseuses.
Au début le trio occitan prend la main, mettant un peu trop en retrait nos chanteuses-danseuses qui attendent le moment propice pour démontrer avec humour leur complicité ondulante dans leurs pagnes végétaux.
La pression monte lorsque les percussions entrent puissamment dans la fête. Gaston Motambo, Michel Kossi et Sorel Eta donnent le souffle au concert que nous attendions.
Mais Leila Martial n’a pas dit son dernier mot car la voilà elle aussi transformée en danseuse !
Ses qualités vocales et sa présence ensorcellent alors littéralement la scène. La transe est au rendez- vous dans une création collective interculturelle magnifique.
Les nombreux spectateurs sont bouleversés par la simplicité de l’ensemble Ndima et leur message porté par la musique, les chants et les rythmes Äkä pour le respect de la nature et de notre humanité.
Leurs chants et leur musique raisonnent encore à Valence.