
Après un petit entracte, bienvenu pour digérer l’amour musical qu’on vient de recevoir, entrent en scène André Minvielle et Lionel Suarez. Le duo s’installe : André à cour, debout devant le micro avec son pupitre de partitions et son éternel petit chapeau et Lionel à jardin, s’assoit avec son magnifique accordéon. Le duo qui s’est formé il y a presque vingt ans se connaît par cœur et leur joie de jouer ce programme est manifeste.
André nous offre en préambule, avec force percussions corporelles et froissement de sac plastique, en occitan et en français K-you K-yaw (Il cueille des cailloux ), co-écrite avec Claude Nougaro. Il nous parle des accents qu’il a pu rencontrer dans notre pays dans ses multiples concerts. Puis ils nous offrent L’Esquinade toujours dans les deux langues, référence à un restaurant de Toulouse, lieu emblématique d’accueil. Hilhas n’aimetz pas tant los omis, chanson traditionnelle qu’il qualifie de « Mee Too avant l’heure », où il exhorte les filles à ne « pas trop aimer les hommes » ! Puis il évoque Marc Perrone, son ami, chantre de l’accordéon diatonique, dont il a fêté les soixante-quatorze ans la veille… qui lui permet ce soir de nous offrir Le verbier en français puis une chanson « dia-tonique » qui lui permet d’évoquer le parcours musical de Marc Perrone, enfant de La Courneuve où l’accordéon n’était pas l’instrument le plus évident… Il ponctue tout cela d’un cercle de métal.
Lionel, compositeur de la chanson occitane suivante, nous offre une longue introduction à l’accordéon puis la mélodie se fait plus ample et foisonnante sur des paroles tendres et toujours… le sac plastique. Un hommage au Brésil, puis une chanson en français Le béret et son universalité ! Après l’évocation d’un voyage au Mexique des deux musiciens, le tambourin entre en fonction, puis La Flambée Montalbanaise de Gus Viseur aux paroles de André sera suivie par Léo t’es là écrite pour son fils, toujours le sac pastique, occitan, français, syncopes… fin magistrale.
Mais rappel immédiat sans « sortie de scène inutile » ! La valse à Hum, dont les auditeurs reconnaissent l’origine, en français et en occitan, avec un tambourin engagé, précédera l’ultime opus que tous reconnaissent et fredonnent : Esperanza l’Aranesa de Marc Perrone (repris avec succès par d’autres artistes…).
Une fois de plus, le duo souriant et talentueux nous a enchantés par son engagement, la joie de partager une partition de spectacle vivant inclassable, tellement foisonnant, positif et humain !