
Il y a des spectacles dont il m’est difficile de rendre compte, d’une part parce qu’ils ne sont largement pas que « musicaux » et de l’autre, qu’il y a déjà tellement de papiers élogieux et jubilatoires, que le mien semblerait redites et paraphrases… Toujours est-il que Leïla Martial donnait son « Jubilä » dans la belle salle de La Mouche à Saint-Genis-Laval et que, comme annoncé, c’était un moment magique.
En octobre 2023 déjà dans nos comptes rendus (voir ici), Michel Perrier disait magnifiquement ce que fut cette création qu’elle redonne depuis. Et comme ce one woman show est censé témoigner l’expérience de l’artiste et qu’en l’occurrence, de ses expériences, elle ne cesse de les multiplier sur tous les fronts, forcément c’est une première à chaque représentation.
Sur une trame établie, elle apporte les improvisations qui sont par définition celles d’une musicienne de jazz. De ce prélude de Bach en do majeur pour voix et mignonettes en passant par les machines électroniques loopers et autres octaveurs, la création sous nos yeux d’un tube façon beat box, l’opéra un peu, la fausse interview multi-langues en guise de remerciements mais elle se perd un peu et préfère se mettre à nue.
Comme pour un opéra déjanté et sa cantatrice un peu folle, la chanteuse évolue sur l’espace scénique, change de costumes, de postures, elle danse, elle mime, elle débloque en magicienne extravagante… Elle aura crié, swingué, groové, scatté, chuchoté, beat boxé et tout simplement chanté, parlé aussi, mais c’est encore avec J.S. Bach qu’elle conclura, « Baby come back », avant d’offrir à son public subjugué, une comptine d’émotions qui bercera nos souvenirs.
Magnifique Leïla qui rejoindra le hall pour les dédicaces qu’elle signe avec une grande simplicité, il n’y a pas encore de disque mais seulement des T-shirts et des affichettes avec le magnifique logo du projet. Elle ne semble même pas épuisée de sa performance : « mais non je ne suis pas folle »…
