C’est un peu au coin du feu que la seconde de la saison est célébrée ce soir. Invité de grande qualité, le duo que forme la flûtiste Christelle Raquillet et le pianiste Laurent Coulondre est installé au parterre et pas sur scène, le public en arc de cercle les entoure, c’est acoustique ce soir.
C’est leur projet « SHIFTING LIGHTS » (voir ici la chronique de Michel Clavel), sorti en mai dernier, qui nous sera donné, les deux instrumentistes servent à parts égales avec des compositions originales ; il plane sur ces dialogues intimes de grandes mélancolies, du lyrisme, mais aussi comme une ambiance latine qui n’est pas tout à fait de saison, mais ça réchauffe l’âme aussi…
Laurent Coulondre est un immense pianiste (mais aussi un organiste véritable imposant) curieux d’expériences multiples et qui affirme son respect pour son mentor Michel Petrucciani, il a comme lui cette force maîtrisée dans son touché et cette délicatesse presque romantique. Christelle Raquillet, venue du « classique », très demandée, on la retrouve aux côtés d’Ellinoa, de Laurent Dehors, de Paul Morvan, de Thierry Maillard et de beaucoup d’autre jazzeux émergents ; elle participe sans doute un peu au retour sur le devant ce cet instrument finalement peu utilisé dans l’univers jazz qu’elle nous présentera, elle en jouera trois dont la majestueuse flûte basse, plutôt rare.
Leur répertoire est particulièrement coloré pour notre voyage incitatif à imaginer, au déroulé de leurs compositions, toutes les phases d’une journée entière avec ses lumières et ambiances évolutives. Evasion assurément sous le charme de leurs virtuosités galopantes sur des rythmes plutôt colorés. Et comme pour s’accrocher aux références, il faut quelques standards rassurants (on ressent presque physiquement que tout d’un coup l’auditoire a son repaire ), ils les puisent au Brésil avec le Olha Maria de Chico Buarque ou encore ce medley qui fait se fusionner le Ziggy de Michel Berger et le Spain de Chick Corea.
En deux sets le concert du soir : il faut faire fonctionner la buvette et l’occasion de rencontrer les musiciens qui se mêlent avec une infinie gentillesse à leur public curieux pour les dédicaces, les selfies, le brin de causette.
