
Soirée entièrement placé sous le signe de la guitare que ce soit avec les trois guitaristes de The Great Guitars : Birelli Lagréne , Martin Taylor et Ulf Wakenius , qu’en deuxième partie avec Thomas Dutronc featuring Stochelo Rosenberg et son abondant back band bien pourvu côté guitares.
The Great Guitars :
Né dans les années 70, période ou la notion de supergroupe était à la mode, le premier The Great Guitars regroupait les légendaires Barney Kessel, Charlie Byrd et Herb Ellis qui avaient signé une bonne poignée d’albums notamment quelques « live » bien troussées comme « At the Winery » en 1980 chez Concord Jazz. A la disparition de Herb Ellis, c’est le guitariste britannique longtemps derrière Stéphane Grapelli, Martin Taylor qui l’a remplacé dans le groupe original et qui réinvente aujourd’hui le concept en s’associant aux guitaristes Ulf Wakenius (accompagnateur d’Oscar Peterson et plus récemment de Youn Sun Nah) et Bireli Lagréne aussi à l’aise dans le style manouche que dans le jazz fusion.
Tout simplement assis et alligné en devant de scène, Martin Taylor au centre, Ulf Wakenius à jardin et Bireli Lagréne à cour, nos trois guitaristes ouvrent ensemble le set affichant d’emblée une belle complicité autour d’un medley aux multiples citations et aux échanges jouissifs ou trois styles rivalisent pour notre plus grand plaisir.
Le concert se poursuit avec un premier duo réunissant Martin et Ulf sur le thème d’Henri Mancini Two for the road (B.O. du film éponyme en 1967 avec Audrey Hepburn)
C’est ensuite Birelli et Ulf qui dialogue allégrement sur un thème de Jaco Pastorius avant de laisser la place à un troisième duo Birelli – Martin où la virtuosité s’efface un peu pour faire davantage place au lyrisme des deux guitaristes.
Au temps des duos, succède celui des solos avec d’abord Ulf Wakenius qui reprend en hommage à la France, La Mer, immédiatement chanté par le public, suivi de Momento Magico qui était toujours un temps fort de ses concerts avec Youn Sun Nah et qui garde ici toute sa fougue. Martin Taylor, dans un style beaucoup plus apaisé, donne une leçon de guitare picking qui allie merveilleusement style classique et country. Dans son solo, Bireli Lagréne synthétise son immense savoir-faire. Lui qui a abordé de nombreux styles se montre ici particulièrement inspiré, lyrique et précis.
Le retour en trio s’effectue autour de Isn’t she lovely de Stevie Wonder que le public salue immédiatement en ovationnant chaque chorus.
Le final se fera sur le Birland de Weather Report qui réveille tous les fans de jazz fusion en apportant la touche de folie libératrice et nécessaire après les successions de virtuosité que nous ont donné les trois musiciens.
Faute de temps, le rappel sera anecdotique, mais il n’en demeure pas moins qu’en quatre-vingt minutes, les trois guitaristes ont su convaincre, au-delà des fans de guitare déjà acquis, une bonne partie du public venu avant tout pour Thomas Dutronc.