Peu de courageux pour assister à ce concert de 16h. Le quintet Petite Lucette débute devant une seule personne, au premier rang. Fort heureusement, les notes rameuteront les festivaliers accablés par la chaleur qui stationnent ou passent par la plateforme de Cybèle.
Une fois happés, ils le resteront tellement ce qui leur est donné à entendre est original.
Ce quintet est une formation originale qui associe compositions fouillées et délicates à des textes à message.
Les yeux couleurs verveine
Les chrysanthèmes fleuriront sur nos rêves.
Rêve sous surveillance
Clémentine Ristord est sur le devant avec ses saxophones et la narration.
Félix Joubert remplace Manon Saillard au vibraphone.
Mathieu Imbert a augmenté sa batterie d’un curieux set de percussions fait de boites de conserve
D’un bâillement ils achèteraient le monde, un titre qui démarre d’une façon très funky pour virer « danse de salon » ou B.O. de Nino Rota. Très intrigant et ça amène le sourire. Clémentine lâche temporairement ses sax pour un flutiau et un ocarina !
Le rhume des feux follets : Mathieu ajoute un plat de service en acier à son tom. Et Clémentine est au sopranino. Ça vire à la danse hongroise.
Une valse triste est le support d’un texte de Virginie Despentes tristement d’actualité sur ses désillusions, nos désillusions:
J’ai l’impression de vivre avec dix mille keufs à l’intérieur de ma tête les vrais keufs les
keufs des autres les keufs des adversaires les keufs de mes amies je suis devenue un
camp pénitentiaire à moi toute seule
avec des frontières de partout
entre ce qui est bien et ce qui est mal
entre ce qui me plaît et ce qui me déplaît
entre ce qui me sert et ce qui me dessert
entre ce qui est bénéfique et ce qui est morbide
entre ce qui est permis et ce qui est interdit.
Sous les lacrymos
Pour finir le set nous écoutons Son vieux brigand est en cavale.
- Clémentine Ristord: saxophones, ocarina, flutiau
- Félix Joubert: vibraphone
- Sylvain Fouché: claviers
- Pierre-Antoine Despatures: contrebasse
- Mathieu Imbert: batterie
