
Ce groupe né en 2019, après seulement deux albums, est invité sur les grandes scènes. Son succès d’une part, et le fait qu’il soit édité par Penrose, la branche californienne de Daptone, jouent également en sa faveur.
Thee Sacred Souls c’est le trio formé par Sal Samano (basse), Alex Garcia (batterie) et Josh Lane (voix), auxquels viennent s’ajouter ce soir, Riley Dunn (piano, claviers), Shay Stulz (guitare), Astyn Turrentine et Viane Escobar (chœurs) et trois cuivres, trombone, saxophone ténor, trompette non identifiés.
Samano et Garcia sont fortement influencés par le courant latino-soul des années 60-80. C’est une musique directement inspirée de la soul afro-américaine, mais jouée par des musiciens latino (un peu comme Ritchie Valens avec La Bamba faisait du rock).
Le groupe s’est vraiment constitué après leur rencontre avec le chanteur, afro-américain, cela a son importance sur le résultat final des productions du groupe, venu du rock alternatif et converti à la soul par Sal Samano et Alex Garcia.
La musique de Thee Sacred Souls s’appuie sur le couple basse batterie, deux musiciens discrets sur le plan physique, mais hyper présents et efficaces sur le plan musical. Le guitariste et le claviériste ne sont pas en reste, pour habiller somptueusement les productions du groupe et soutenir les merveilleuses et envoûtantes voix des choristes. La voix de haute-contre du chanteur fait merveille et nous donne des frissons lorsqu’elle s’envole vers les aigus. Les musiciens piochent parmi la trentaine de titres de leur répertoire, Lucid Girl, On My mind, Somebody Knew et sous réserve Can I Call You Rose, Lady Love, Overflowing.
Seul bémol ce soir, à notre goût, la sous-utilisation des cuivres qui sortent puis rentrent, puis sortent à nouveau, puis rentrent pour des interventions parcimonieuses.
La voix du chanteur, très présent, se déploie à l’aise dans le théâtre antique, à tel point qu’il lui prend l’envie de le visiter et, au grand dam de la sécurité, il s’envole en courant assez haut dans les gradins. Les choristes sont à la hauteur avec un soutien sans faille à la voix du chanteur et même des prises de risques enchantés.
Nul doute que nous sommes appelés à revoir Thee Sacred Souls dans les saisons ultérieures de Jazz à Vienne et sur d’autres scènes prestigieuses.