11/07/2025 – Tiken Jah Fakoly au Théâtre Antique

11/07/2025 –  Tiken Jah Fakoly au Théâtre Antique

La soirée estampillée « Afrique » se poursuit.

Après Ninanda [NdlR :pas « Afrique »] et Nana Benz du Togo, nous voici devant une scène grandiose où une « araignée » géante aux seize branches lumineuses bleues et dix blocs dressés en arc de cercle surmontés d’un carré lumineux encadrent les musiciens de l’artiste. Les faisceaux lumineux mettent en valeur la profusion d’instruments : piano droit, batterie, percussions, guitares, basse, tambour, balafon, n’goni double (sorte de luth africain), calebasse, kora…

Deux choristes (seuls éléments féminins du groupe) accompagnent les musiciens en blanc dont certains sont polyvalents… qui entament une introduction musclée… Arrive alors Tiken Jah Fakoly drapé dans un long manteau fendu multicolore, à capuche (capuche qu’il enlèvera rapidement).

Il commence par un plaidoyer habituel en français qu’il utilisera quasiment tout le concert, ponctué de « Rastafaraï » sonores récurrents, le poing levé. Il attaque Africain à Paris [NdlR : qui ressemble furieusement à English man in New York, de Sting] suivi de Ça va faire mal où il nous dit que l’Afrique unifiée sera importante pour les luttes. Tambour en bandoulière, il nous refait la même chanson, poing levé.

Dans Le prix du paradis, il dit aux Africains que « personne ne viendra changer l’Afrique à notre place » ! Le décor devient rouge pour évoquer Dieu, il danse, toujours poing levé jusqu’à la fin. Accompagné à la guitare sèche Plus rien ne m’étonne…

Toubabou s’adresse ensuite à « ceux qui nous ont colonisés, esclavagisés » où n’goni, balafon… rivalisent d’adresse et de vitesse. Ouvrez les frontières, encore un message où l’on réentend que « personne ne viendra changer l’Afrique à notre place »…

Le balayeur évoquera ensuite le coup d’état de 1999 en Côte d’Ivoire où les militaires venus ont été chassés. We love Africa, Laissez le peuple libre pour célébrer le Sénégal qui a réussi à faire élire deux prisonniers récemment libérés, Kodjougou sera interprété en langue africaine, La guerre, Ngomi où Tiken tente de faire chanter le public dans sa langue maternelle.

Tout en arpentant sans cesse à pas rapides la scène, il finira sur Les martyrs où il cite tous les martyrs d’Afrique !!! Le tambour en bandoulière, un solo avec le percussionniste et il part, sans saluer son public dynamisé par ses exhortations et ses déclarations parfois contradictoires, digne, comme un guerrier dont il est un descendant, tandis que son groupe finit le set bruyamment…

 

Les musiciens (d’après le site de Jazz à Vienne) :

  • Tiken Jah Fakoly: voix, tambour
  • Julie Brou, Wendy Engone Akoughey: choeurs
  • Valery Assouan: basse
  • Colin Laroche De Feline: guitare
  • Andra Kouyate: n’goni
  • Adama Bilorou: balafon, kora, djembé
  • Ludovic N’Holle: batterie

 

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