
On pensait avoir fait le tour des fanfares, qu’elles soient d’autres pays ou de nos contrées.
Ce soir, le Crescent nous a déniché un petit bijou bourguignon.
La fanfare du Contrevent affiche fièrement ses racines dijonnaises et se réclame du roman d’Alain Damiasio « La horde du contrevent » publié en 2004.
Il s’agit d’un roman de science-fiction, mais sa portée est également philosophique et évoque l’éternelle récurrence de Nietzsche, le mouvement vers la source, l’origine, une quête dans un milieu hostile et complexe. (Vous trouverez de meilleures synthèses facilement sur internet) Cette fanfare s’inspire donc de cette démarche, dans sa gestuelle, ses costumes dignes de survivors de film fantasy, ses chorégraphies où la troupe est sans arrêt en mouvement et recherche en permanence le regroupement (« L’union fait la force ») après de courtes séparations ou distanciations.
La musique est également rude, jouée « à burnes » (comme me le souffle un responsable de conservatoire de jazz, estomaqué par la performance). Les sax montent au créneau, repris par les trombones ou les trompettes. Puis les percussions s’en mêlent. Du mouvement, toujours du mouvement. Le flux et le reflux incessant face à un « Vent », ici imaginaire, mais bien palpable. Ce n’est plus une fanfare, mais un organisme vivant, pour sa survie. Ensemble. Tels les éléphants d’Hannibal, les deux géants sousaphone et sax basse barrissent pour ouvrir la voie et cèdent la place à la brigade légère des trompettes et petits sax. Victor Prost, tel Animal des Muppets Show, joue de ses percussions et de ses cheveux…. Et ça recommence. Energie sans fin, musique sans fin. Les vaillants soldats du vent debout se donnent et synergisent leurs énergies. Nous devant, on en prend plein la gueule et on finit par participer à leur combat. Hardi… tout le monde debout ! Plus on est nombreux, plus on a de chance d’y arriver. L’Extrême-Amont est encore loin, mais nous aurons fait un bout de chemin ensemble.
Les musiciens :
- Miles Le Voguer, Mariette Flocard: trompettes, ondulophones
- Florence Borg, Charles Guimier: trombones, ondulophones
- Baptiste Poulin: sax alto, ondulophone
- Olivier Bernard: sax ténor
- Pierre Girard: sax ténor, ondulophone
- Philippe Simonet: sax baryton, ondulophone
- Max Formey: sousaphone, ondulophone
- Léo Guedy:sax basse
- Victor Prost, Jérôme Roubeau, Antonin Néel: percussions, ondulophones