Vigdis Hansa Elst, voix ; Joseph Nowell, piano ; Fil Caporali, contrebasse et Gaspard Sicx, batterie, nous viennent de Belgique. En cet après-midi ensoleillé, leur univers poétique et intimiste saura captiver un auditoire venu nombreux. Belle écoute pour beau projet ! Le set de sept titres offre une palette de jazz plurielle permettant une certaine liberté aux musiciens.
La voix s’exprime en vocalises, en scat, en anglais et en néerlandais, langue natale de la chanteuse au chant précis et bien en place. Le piano, qui a souvent l’honneur d’introduire les chansons, est un bel et efficace accompagnateur. La contrebasse bénéficie autant de l’archet que des doigts pour souligner une rythmique délicate. La batterie se voit gratifier d’un usage assez percussif, baguettes, balais, doigts frappant en toute élégance.
Le répertoire est plutôt serein quand il n’est pas traversé de fulgurances flirtant avec le free. I’ve heard this silence before. Le silence est paradoxalement assez présent. Silence est même le titre du pénultième morceau. Un néologisme néerlandais évoque le rapport oreille/coquillage. Le final sera plus explosif avec Rockets qui monte en puissance pour retrouver une sorte de Mer de la Tranquillité…
Vigdis et ses complices nous ont proposé quarante-quatre minutes d’une musique sophistiquée empreinte de douceur et de finesse de chaque instant où la rigueur n’exclut pas la liberté.
