
Ainsi soit-il, il m’échoit d’assurer le S.A.V. (Service Après Verdict) du concours du Crest Jazz qui récompense traditionnellement trois formations.
Jean Cazenave accueille sur scène le président du jury, Pascal Berne, la maire de Crest, Stéphanie Karcher et Annick Leroy, sculptrice du trophée (contrebassiste en bronze) offert aux gagnants de l’édition 2025 du trent-sixième concours de jazz vocal.
Menalua, premier prix, recevra un virement de 2000 € offerts par la ville de Crest et fait ce soir l’ouverture de cette dernière soirée.
Estelle Perrault Quartet, deuxième prix, se voit offrir 1000 € par la FNAC crestoise.
Memories, prix du public, sera programmé en ouverture de l’édition 2026 (la cinquantième !).
Menalua accueille une invitée pour interpréter avec eux la première chanson du concert : Malou Oheix, entendue la veille avec Récréance. Pas proposé lors du concours, Premier printemps, titre de leur album sorti le 6 juin, ouvre donc le set. Murcia suit avec son intro scatée et son solo de guitare électrique de Romain Salmon. Inconnue des oreilles crétoises, This is goodbye s’ouvre en ballade voix cristalline et guitare acoustique s’achevant en quartet plus musclé. Durant Vole, Mathilde Gardien s’installe au piano pour un nouveau scat. C’est en duo guitare/voix que nous est proposé Opa et son ambiance intimiste.
Mathilde évoque son passé de stagiaire du festival qui déclencha sa vocation et l’éveilla au jazz brésilien. Pour preuve, elle revisite avec brio Yatra-Ta de Tania Maria en nous offrant un fougueux scat brésilien. Bien plus contrasté dans sa structure, Intruders passe par une voix touchante, un piano émouvant, une guitare électrique aérienne, un solo de contrebasse volubile de Matis Regnault, un solo de guitare vertigineux pour s’achever plus sereinement. Après une première partie pianistique, l’inédit Home s’offre quelques notes de synthétiseur pour souligner la tonicité de l’ensemble et offrir à Thomas le Gallo, batteur remplaçant de Basile Guéguin, un solo de haute tenue.
Pour conclure, Malou revient partager la scène avec ses amis dans l’ambiance brésilienne de Somewhere. Les musiciens ravis et le public enthousiaste auraient volontiers prolongé ce moment de partage, mais… l’Heure c’est l’Heure… Mathilde remercie comme il se doit en s’excusant d’avoir débordé… Ce premier prix est mérité et la grande scène l’a magnifié avec le son et les lumières de Soubeyran et… un p’tit quart d’heure en plus !
À celles et ceux qui se posent depuis mardi la question du sens de Menalua, je l’ai posée à Mathilde. Il s’agit d’une contraction de « Menina da lua », « fille de la lune » en brésilien, chanson de Renato Motha. Assez rare, le prénom existe…
S’il existe un paradis des musiciens, Didier Lockwood, passé par Crest en 2012 et 2015, doit être fier de ces artistes issus du Centre des Musiques qu’il a créé en 2000.
Les musiciens :
- Mathilde Gardien : voix et claviers
- Romain Salmon : guitares
- Matis Regnault : contrebasse
- Thomas le Gallo : batterie
- Malou Oheix : chanteuse invitée