02/08/2025 – ‘Ndiaz « La Brune » au Crest Jazz

02/08/2025 – ‘Ndiaz « La Brune » au Crest Jazz

Crest se termine depuis de nombreuses années de manière festive. Mais c’est la première fois que nous finissons par un « Fest-noz électro pop world techno rave » ! Parce qu’il y a un peu de tout cela dans le groupe ‘Ndiaz. C’est sur une introduction avec une bande sonore d’un bignou et d’une voix que l’on est tout de suite projeté dans l’esprit de la Bretagne.

 Youn Kamm à la trompette et Timothé Le Bour au saxophone alto, donnent un effet de bombarde à leurs instruments à vent. Tandis que l’accordéoniste Yann Le Corre ajoute des effets à l’aide d’un Electrovox, instrument électronique qui permet de réaliser des bruitages et des sonorisations. Jérôme Kerihuel à la batterie assure un gros son rock pour soutenir l’ensemble. On retrouve dans le jeu des deux instruments à vent les codes de la musique bretonne. Ils jouent la mélodie à l’unisson à certains moments, ce qui donne de la puissance au thème. Puis, dialoguent à d’autres instants, avec un effet de réponse entre le saxophone et la trompette, comme dans le chant traditionnel Breton, Kan ha diskan. Celui-ci est défini comme : chant et contre-chant, chant et re-chant ou encore chant et déchant. C’est une technique de chant à danser a cappella traditionnel et tuilé en breton pratiquée à deux ou plus. Elle a été érigée en véritable art vocal par les frères Morvan. Le morceau s’intitule La Brune, issue de l’album éponyme, le troisième du groupe. Le titre évoque le coucher de soleil.

Et ‘Ndiaz est une véritable machine à danser. Le quartet nous propose de nombreuses danses revisitées de manière moderne. Avec Moud, titre de leur dernier album La Brune, c’est un cercle circassien, qui est une danse traditionnelle originaire de l’Ecosse. La Rabelaisienne de l’album précédent Son’Rod, est une danse, comme son nom ne l’indique pas, d’origine allemande ou hongroise. Comme les musiciens nous le précisent, c’est une proposition au bien boire, bien manger et bien danser avec ce titre évocateur de l’auteur de Gargantua et Pantagruel. Un léger retour au calme, nous fait profiter d’un thème traditionnel, interprété de manière acoustique devant la scène par les quatre musiciens au saxophone, à la trompette, à l’accordéon et au tambourin.

Alors que l’accordéoniste entre de plus en plus dans le rythme soutenu des deux instruments à vent, il lance des rythmes en boucle et reprend les thèmes avec des effets rythmiques propices à la danse. Le batteur souligne ces rythmes d’une manière appuyée et donne une accélération à l’ensemble. Fidèle aux traditions, le groupe entame une polka, puis le trompettiste joue un morceau au bignou pour ne pas s’éloigner des traditions, mais les derniers morceaux sont de plus en plus festifs et électro.

Le public ne se fait pas prier pour chalouper et sauter devant la scène de Soubeyran. Le final se déroule dans la danse, la transe et la fête, comme on l’aime à Crest. En croisant les amis dans cet esprit festif on se dit déjà au revoir de peur de ne pas se croiser à nouveau d’ici la fin du concert. Et surtout, on se donne rendez-vous pour l’édition des cinquante ans. On chuchote à Soubeyran qu’elle aurait probablement lieu du 2 au 8 août 2026.

les musiciens :

  • Yann Le Corre: accordéon, fx
  • Jérôme Kerihuel: percussions
  • Youn Kamm: trompette, saxhorn
  • Timothé Le Bour: saxophones

 

Albums :

  • ‘Ndiaz, éditeur Coop Breizh, novembre 2013, EAN 3359340157545
  • Son’Rod, CD Paker Prod 024, Label Paker prod, distribution Coop Breizh, mars 2017, EAN 3359340161856
  • La Brune, CD Paker Prod 035, Label Paker prod, distribution Coop Breizh, 2023, EAN 3359340164802

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