04/09/2025 – Tango Jazz Quartet : Concert de soutien à Jazz sur les places

04/09/2025 – Tango Jazz Quartet : Concert de soutien à Jazz sur les places

We Insist ! C’est le titre de l’album de décembre 1960 de Max Roach avec entre autres Abbey Lincoln et Coleman Hawkins, qui nous inspire l’opiniâtreté de Philippe Dechevre dans sa volonté farouche de défendre son festival Jazz sur les Places. C’est aussi la générosité de Gustavo Firmenich qui offre un second concert de soutien au festival. Juste un mois, jour pour jour, après le concert du Sotavento Big Band du 4 août dernier (voir ici). C’est avec le Tango Jazz Quartet qu’il revient ce 4 septembre prouver sa fidélité et son soutien à Jazz sur les Places. Il faut aussi citer de nouveau les partenaires qui offrent leur soutien logistique à ce concert et au-delà, au festival. Le Temple du Change pour son accueil, Mademoiselle Simone pour les hébergements, Le Café 203 pour les repas, le prêt du piano par Nicolas Porte, Chef de chœur chez Les Choristes et l’accord du piano par Jean-Luc Bondaz de Transmusic. Et bien sûr, le public pour sa présence et son soutien enthousiaste. L’organisateur n’oublie pas de remercier les médias, avec notamment Frédéric Bruckert du Progrès de Lyon et Jazz-Rhone-Alpes.com

 

Bref, il faut sauver le soldat festival Jazz sur les Places, et l’implication de tous à contribuer à la réussite ! Puisqu’en introduction, à la fin des remerciements de rigueur, Philippe Dechevre nous annonce que la quinzième édition du festival aura bien lieu ce mois-ci. Ce sera le jeudi 18, le vendredi 19 et le samedi 20 septembre, comme d’habitude sur la place Benoît Crépu, quartier de Saint-Georges, dans le 5ᵉ arrondissement de Lyon. Il reste quinze jours à Philippe Dechevre pour boucler la logistique et la programmation de cette édition. Le festival jazz sur les Places est entièrement gratuit, rappelons-le !

 

C’est dans le même esprit de mélange du tango et du jazz, que Gustavo Firmenich nous avait proposé avec le Sotavento Big Band, qu’il présente ce soir la musique de son Tango Jazz Quartet. L’improvisation du jazz est omniprésente et le tango est porté par la sonorité des instruments et présent dans de nombreuses phrases musicales. La construction de morceaux respecte souvent une introduction du thème par le leader, Gustavo Firmenich, au saxophone ténor ou à la clarinette. Il est suivi ou accompagné sur la mélodie par Santiago Villalba au piano. Ezequiel Vargas à la batterie et Martín Rao de Vita à la basse électrique les soutiennent pour la rythmique. Les airs de tango montent en intensité crescendo et généralement le final du titre se fait sur un arrêt net à l’unisson.

 

De nombreux morceaux sont dansants et font appel aux sonorités sud-américaines. Et pour cause, nous écoutons deux milongas, celle d’Astor Piazzolla Milonga de la anunciación et celle de Pedro Laurenz Milonga de mis amores. La Milonga est un genre musical d’origine rurale et de culture Gaucho, antérieure au tango et qui se danse. Según me brotan las coplas de Rodolfo Giménez est une chacarera, qui est un style musical et une danse des provinces du nord de l’Argentine. Il y a également la valse Palomita blanca d’Enrique Lafourcade. Ces thèmes sont propices aux mélodies et phrases musicales interprétées à la clarinette. Pour retranscrire les rythmes sud-américains, le batteur utilise souvent les rimshots qui réhaussent les sonorités. Il mélange également les bords de caisse à la baguette avec un autre rythme à la mailloche sur les peaux de ses fûts. Martín Rao de Vita danse en interprétant un rythme à la basse électrique. Sur la valse, le leader se met en retrait pour laisser toute l’expression au trio rythmique. Le solo créatif du piano est particulièrement soutenu par le bassiste et le batteur aux cymbales.

 

C’est sur un air de ballade jazz que le titre Volvió una noche, du maître Carlos Gardel est interprété. Il est considéré comme la figure la plus importante du début du XXᵉ siècle du tango ou même le fondateur du tango [NdlR : du tango chanté]. Le saxophone ténor donne les improvisations et la sonorité du jazz. Le piano fait la transition entre le phrasé du jazz et celui du tango. Le jeu délicat de la basse électrique et celui des balais du batteur accompagnent le thème. Comme sur le titre Michellangelo 70 d’Astor Piazzolla, le leader et le pianiste dialoguent sur la mélodie en reprenant alternativement le solo. Ce morceau nous rappelle également des airs de musique de film.

 

Le mélange des rythmes latinos avec le jazz est accentués par la variété du jeu du batteur qui exploite chaque recoin de son instrument, tambours, bords de caisse et cymbales. Le pianiste joue alternativement sur les sonorités du tango et celles du jazz. Tandis que, le saxophone ténor apporte les sons du jazz, alors que la clarinette exprime ceux du tango. On a le plaisir d’apprécier cette alchimie entre les deux styles sur El ultimo café de Stamponi Castillo, Adiós nomino et Oblivion d’Astor Piazzolla ainsi que El porteñito d’Ángel Villoldo.

 

Comme pour le concert du Sotavento Big Band il y a un mois, le concert est conclu sur un titre en rappel avec Libertango d’Astor Piazzolla. C’est le bassiste et le pianiste qui introduisent le morceau avant que le saxophoniste ténor développe le thème. Le batteur apporte de l’intensité dans le rythme jusqu’à porter en osmose le trio rythmique. Le bassiste interprète un solo fluide et délicat en arpège. Ce tango est joué sur une structure jazz avec le retour sur thème par le saxophoniste et de nombreux breaks musicaux.

 

Le public est assurément conquis, il manifeste son enthousiasme par des applaudissements nourris et des cris de joie. L’acoustique est de qualité ce soir au temple du Change. Il est plus facile de sonoriser quatre instruments que l’ensemble d’un big band. Nous avons pu mieux apprécier ce soir la qualité musicale et le talent des musiciens. Sur cette bonne humeur, il nous reste à prendre rendez-vous les 18, 19 et 20 septembre prochains à Jazz sur les Places !

 

Tango Jazz Quartet :

 

Ezequiel Vargas: batterie.

Martín Rao de Vita: basse électrique.

Santiago Villalba: piano

Gustavo Firmenich: saxophone ténor ; clarinette.

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