
Eesti Haldjas, la fée estonienne
Ce soir, à Montrond-les-Bains, le Rhinojazz(s) nous convie à écouter le duo de la chanteuse-pianiste (mais pas que…) Kadri Voorand et du bassiste Mihkel Mälgand. Kadri arrive, telle une fée parée d’une incroyable robe longue noire, les détails dorés sont élégants, la jupe est en tulle virevoltant et les manches transparentes sont soulignées de traits noirs géométriques. L’ambiance est magique et l’imaginaire de Kadri aura un effet positif sur le public.
Lorsqu’elle nous interprète Imagine de John Lennon, ses longs cheveux blonds ondulent avec élégance et son engagement physique est total. Tout au long du set, elle utilise toutes les parties de son corps pour illustrer son propos. Ses gestes sont amples, adaptés, son sourire est omniprésent et nous emmène avec bonheur dans son univers. Elle fait en outre un effort pour se rapprocher du public français en s’adressant à nous très souvent en français, à l’aide quelquefois d’un petit carnet aide-mémoire.
Élue « meilleure artiste féminine de son pays », elle envoie « un message aux hommes » dans une chanson. Elle nous dit également que « l’urgence est stupide ». Elle évoque son mariage, il y a peu… Complétant le piano à queue, des boîtes à effets l’accompagnent pour de petites illustrations supplémentaires. Elle utilise également un petit kalimba*, prend le violon pour un morceau, la guitare pour un autre, tandis que Mihkel enrobe le propos grâce à sa contrebasse et sa basse acoustique spéciale et des effets appropriés… Le duo qui se connaît par cœur forme une harmonie exceptionnelle.
Citons pareillement le long Agony où nous pourrons apprécier l’étendue vocale de l’artiste : nous l’avions entendue à Firminy il y a quelques années, mais nous avons remarqué ce soir que son talent est toujours plus que présent et que sa palette de graves a été augmentée, ses « graves » sont chauds, puissants.
Elle dit « parler à son père » (le folklore de son enfance n’est jamais loin). Elle nous dit « que lorsqu’il y a de la musique, tout est possible ». Elle interprète Katarina Rosalia, nous emmène aussi dans une forêt où le fait de respirer un élément végétal nous transporte dans une autre dimension ! Autre dimension musicale également quand elle interprète son arrangement de I wanna dance with somebody de Whitney Houston, où nous retrouvons encore la palette de ses octaves magiques.
Le temps s’est arrêté le temps des interprétations positives de ce duo. Ils reviennent en rappel et la magie fonctionne une dernière fois. Merci au Rhinojazz(s) d’avoir reprogrammé ce duo qui ne cesse de nous emporter dans un univers foisonnant, plein d’amour… Les deux artistes nous attendent après leur concert et leurs sourires en disent long sur leur bonheur. Kadri est d’ailleurs très sincèrement émue par le photographe de Jazz-Rhône-Alpes.com qui lui offre ce soir un cliché pris lors de leur dernier passage à Firminy.
Vivement leur troisième passage et le prochain album en préparation pour début 2026 !