La Sélection World /Groove/ Electro/ Hybrid Jazz du Printemps. Avril 2024 3/3

La Sélection World /Groove/ Electro/ Hybrid Jazz du Printemps.  Avril 2024 3/3

Les hédonistes

 Pour clore cette sélection, j’ai gardé mes coups de cœur pour les plus hédonistes, avec un vrai coup de foudre pour le groove distillé par le bassiste Sylvain Daniel sur son nouvel opus «Slydee», sans doute déjà l’une des meilleures bombes de l’année. On le retrouve par ailleurs dans le Tigre d’Eau Douce de Laurent Bardainne qui poursuit son «Hymne au soleil» en nous embarquant sur les rivages imaginaires de son bien nommé «Eden Beach Club», comme une bande-son insouciante et bienfaitrice qui s’inscrit dans le même état d’esprit revigorant que le guitariste Cyril Amourette avec son «Instant groove». Une liberté épicurienne et jouissive dont use à sa façon le pianiste-compositeur Etienne Manchon aux manettes de La Pieuvre Irréfutable, explosif monstre à huit têtes aux références tentaculaires.

  

SYLVAIN DANIEL «Slydee» (Kyudo Records / L’Autre Distribution)

Bassiste du Tigre d’Eau Douce de Laurent Bardainne, de Thomas de Pourquery ou de Julien Lourau, traceur de lignes reconnaissables sur les albums de diverses chanteuses (Jeanne Added, Jain, Redcar, Camélia Jordana), le discret Sylvain Daniel nous avait ébloui avec son second disque en leader-compositeur «Pauca Meae», magnifique ovni musical basé sur les Contemplations hugoliennes et que nous avions placé dans notre best-of de 2020. Disons-le tout net, ce «Slydee» paru vendredi sur l’exigeant label Kyudo où Sylvain s’illustre en tant que producteur, prendra assurément le même chemin pour figurer parmi nos plus gros coups de cœur de 2024, et je crois savoir déjà que bon nombre de confrères avertis n’en pensent pas moins.

S’il s’était distingué avec «Palimpseste» dès 2018 où il clamait son amour pour le son de Detroit, du jazz à la soul en passant par le hip-hop et la house music, le grand bassiste vénère aujourd’hui plus largement ses piliers fondateurs, cette fameuse «great black music» ultra groovy qui court de Prince à Chic en passant par Curtis Mayfield, Sly & the Family Stone ou James Brown. Un cocktail jouissif où ce musicien de bon goût ajoute quelques ingrédients dont il raffole comme le hip-hop instrumental, les synthés post-punk époque Joy Division et Talking Heads, dans l’esprit libertaire du jazz électrique de Herbie Hancock et de Miles Davis.

Une cuisine vintage délectable pour laquelle le top chef a réuni une brigade en forme de dream team, mêlant des compagnons de longue date comme le batteur Vincent Taeger et Arnaud Roulin aux synthétiseurs, à de nouveaux collaborateurs tels Bruno Ruder au piano ; Fender Rhodes ; Wurlitzer et DX7, et le trompettiste avant-gardiste Aymeric Avice. Une base rejointe par quelques amis invités au gré des titres, Thomas de Pourquery bien sûr et son sax langoureux, la chanteuse Superette ou encore le rappeur au flow percutant Benjamin Epps.

D’entrée, on est catapulté par Fresh Start que la basse fait groover sur la rythmique imposée par la batterie et les synthés, et sur laquelle une trompette chantante se pose en altitude. Une intro enchaînée directement à Soul Kraft, entre jazz-rock et jazz-funk où basse et synthés eighties peuvent rappeler Level 42 (Mark King), sur une rythmique plus afrobeat avec toujours un gros travail du batteur. Il suffit parfois de décrypter les titres avant même de les écouter pour comprendre les clins d’oeil, comme cette tuerie de No sex in Verneuil que l’on associe vite à la rue du même nom et donc à Gainsbarre, avec cette intro en mode You’re under arrest où l’on s’attendrait presque à voir surgir Samantha, un soir que dans le Bronx… mais qui bifurque très vite vers une vraie compo originale, ultra-funky, où le synthé a la légèreté d’une flûte et où le chant passe au vocoder. Cela tourne et ça groove avec un super chorus de trompette au gros son sur une rythmique assurée par le Rhodes. Pareillement, on imagine bien que Paisley Rules se réfère à Prince sur les plus de six minutes speedées de ce funk-rock cuivré, porté par une ligne de basse infernale, que les synthés entraînent dans le psyché.

On souffle parfois, comme sur le down-tempo de Resistance, avec la trompette bouchée façon Miles d’Aymeric Avice nous donnant d’emblée la mélodie qui va s’imprimer dans nos têtes, plombée par une lourde basse et martelée crescendo par toute la section cuivres. Et que dire du slow qui tue par excellence, ce Say Good Bye voluptueusement attristant, une ballade electro-pop aérienne avec un refrain filtré au vocoder très accrocheur, guidé par un piano seul dans la tournerie finale. Une belle mélancolie sublimée encore dans la foulée par l’explicite Melancholia et son down-tempo tricoté par la basse sur une caisse claire, groove décalé où la trompette mi-Maalouf mi-Truffaz vient s’immiscer avec lyrisme, tandis que le Rhodes saturé nous emporte vers un electro-groove enivrant.

Dans ce continuum de pépites toutes plus brillantes les unes que les autres, on adore aussi les titres avec les invités, d’abord l’énergique Le Monde est à Nous où je découvre Benjamin Epps, l’impeccable flow de cette voix française qui me rappelle beaucoup le regretté Olive. Quant à My Discamelo avec en feat. l’ami De Pourquery, il s’inscrit pleinement dans l’ambiance du répertoire que Sylvain joue par ailleurs dans le Tigre d’Eau Douce, rythme léger et mélodies guillerettes très pop 70-80’s, avec un refrain simple et efficace qui tourne et prend. Du charme encore avec le chant de Superette sur la ballade electro-pop Psalmocracy, ou dans la légèreté plus latino et festive d’une Bossa Champi. Mais surtout pour la clôture avec le très slowly Old Fashioned, bluesy jazz croisant la superbe trompette bouchée aux volutes de piano où Arnaud va faire un long développement avec un magnifique délié. Des voix en fond rappellent un lyrisme d’hier, pour ce final très choral dont l’élan est digne des musicals de Broadway. Décidément oui, sans doute déjà l’un des meilleurs albums de l’année !

 

LAURENT BARDAINNE & TIGRE D’EAU DOUCE «Eden Beach Club» (Heavenly Sweatness, Idol, L’autre Distribution)

Grosse actu pour Sylvain Daniel puisque son disque paraît dans la foulée du dernier album de Laurent Bardainne & Tigre d’Eau Douce sorti il y a moins d’un mois et dont il est l’éminent bassiste. Là encore il s’agit d’un troisième opus après un second salué à l’unanimité par la critique, le fameux «Hymne au Soleil» qui aura illuminé 2022 et dont cet «Eden Beach Club» constitue comme une suite logique, tant les rayons bienfaisants de l’astre y dardent chaleureusement. «La bande son d’une journée ensoleillée» prévient d’ailleurs le synopsis de ce dernier disque déroulé tel un concept-album au fil de onze «plages» qui n’ont jamais si bien porté ce nom dans ce voyage par étapes vers des rivages imaginaires.

Dès L’Arrivée, le son chaleureux, aérien et profond du patron saxophoniste, si reconnaissable, saute aux oreilles dans une enivrante tournerie toujours très mélodieuse et onirique, ouvrant d’emblée de grands espaces. Quelle belle arrivée au rythme des vagues caressant le sable ! Soyez les bienvenus nous dit le second titre Welcome, sublime célébration pour bien entamer la journée par une ode au lever du soleil. Face à la mer, la détente est la règle, dans l’insouciance malgré la proximité avec la jungle luxuriante signifiée par les percussions de Fab Baurel Bambi sur Serpent Kaa, ballade au groove tranquille porté par la basse. Pas d’angoisse, nous sommes et restons au paradis (Eden), un bonheur signifié dans la joie de Singing, irrépressible explosion hédoniste en forme d’alléluia. Une tournerie tubesque dont Bardainne a le secret, pour un refrain simple et imparable qui ne vous quitte plus (hier encore j’avais cette mélodie dans la tête dès le lever, et qui ne m’a plus quitté de la journée !).

Les pépites s’enchaînent et selon le même principe on a encore envie de chantonner sur la douce ballade electro-pop de We Try servie par la voix caressante de Laétitia N’diaye, titre mainstream et fédérateur qui se pare d’une patte sympho élégante et charmeuse avec les cordes invitées de Théo et Valentin Ceccaldi. Entre ces plages édéniques, il arrive qu’une pluie tropicale assombrisse momentanément le tableau. Dans le vortex mélancolique et nostalgique de Meilleur qui a tout du single et où voix et sons s’envolent dans les limbes, c’est Jeanne Added qui, soutenue par une basse métronomique,apporte sa voix pop-rock à ce titre là encore très eighties. Mais l’éclaircie revient très vite et nous ramène à l’apaisement pour le bien nommé Luxe, Calme et Volupté où les cordes reviennent s’enamourer avec le piano d’Arnaud Roulin. Autre instant tubesque, on adore Globules Rouges avec en feat. le chanteur Pupajim, titre electro-pop toujours très eighties qui curieusement, comme c’est par ailleurs le cas avec Benjamin Epps sur l’album de Sylvain Daniel, me rappelle de nouveau Olive époque «Extra-Balle».

Usant du même charme un brin orientalisant que sur Welcome, La Marche des Animaux et ses percussions tribales (Vincent Taeger) peut faire penser à la progression rythmique du fameux Boléro de Ravel, telle une marche processionnaire et majestueuse sous un soleil de plomb. Durant plus de six minutes, on se laisse ensorceler par cette envolée où voix et sax mènent à la plénitude. Celle-ci étant atteinte, l’heure est au lâcher prise total pour la fin du voyage où Romain Clission à la production met les curseurs en position electro-rock. Les lieux sont devenus un immense dance-floor où tout n’est qu’invitation à la danse pour ceux qui ne veulent pas aller dormir. C’est Dance for Eternity à l’heure d ‘un coucher de soleil éternel. Le bruit des vagues occupe désormais seul l’espace sonore, on peut enfin fermer les yeux et se laisser bercer par le calme ambiant. Ou alors repartir pour un tour en ré-enclenchant cette hédoniste play-list dont on ne se lasse pas…

 

CYRIL AMOURETTE «Instant Groove» ( Black Stamp Music / Inouïe Distribution)

J’avais découvert le guitariste Cyril Amourette, discret mais très actif sideman (The Soul Jazz Rebels, Nicolas Gardel & the Headbangers, Magyd Cherfi, Rémi Panossian, Lisa Simone…) aux côtés de l’explosive artiste haïtienne Moonlight Benjamin dont il a signé toutes les musiques et arrangements. C’est pourtant loin de cette fureur qu’on retrouve aujourd’hui ce quadra originaire du sud-ouest et exilé en Suisse, dont les bases lui ont été insufflées par son frère aîné fan de jazz, de blues et de soul, de BB King à Sam & Dave en passant par James Brown et George Benson. Vite porté sur la composition, développant des aptitudes à l’arrangement et à l’harmonie, ses premières productions qui ont le mérite de la sophistication au servir d’une certaine simplicité, se veulent avant tout cool, mélodiques et groovy. Avec le producteur du label Black Stamp Music, Sidney Regal, rencontré en 2015 et qui partage la même passion pour le groove, ils lanceront The Soul Jazz Rebels avec notamment le saxophoniste Jean Vernheres que l’on retrouve aujourd’hui sur cet «Instant Groove», nouveau projet réunissant le batteur Mathieu Edwards (Chassol), l’excellent bassiste Mike Clinton (De La Soul, Salif Keïta), deux autres guitaristes avec Paul Vernheres et Ralph Lavital, Stéphane Lenavenan au piano ( Bernard Allison, Ben L’Oncle Soul) et côtés cuivres outre celui de Jean, le saxophone de Mathieu Thave (Lenny Kravitz) et la trompette d’Eric Mula (Michel Jonasz). Sacré brochette !

Ode à l’esthétique sonore du producteur à travers le prisme de ses Ray Ban, Sidney’s Glasses en ouverture nous immerge dans l’ambiance du jazz-funk californien avec un son de guitare rappelant Lee Ritenour et une belle basse qui porte le groove cuivré de ce titre, prenant du nerf au fil de son déroulé. Digne d’un grand orchestre latino, Georges Town lorgne vers la samba brésilienne avec la mélodie chantante d’une guitare tricoteuse à laquelle répondent les cuivres soutenus par le son d’orgue du clavier. Curieusement, on aurait plutôt intitulé instant swing  (plutôt que groove) le titre éponyme, tant la rythmique de batterie est effrénée sur une véloce ligne de basse. Les attaques relèvent du jazz-rock et les moulinets bavards de la guitare font penser à Louis Winsberg.

Si l’on évoquait Lee Ritenour, qui s’inspirait déjà du maître Joe Pass, c’est bien à cette même légende que se réfère avant tout Cyril Amourette sur l’interlude Under the Rain. Sur un tempo typique de jazz-funk californien avec un batteur au cordeau, son long chorus d’orgue appuyé où les cuivres se font la courte échelle, ça roule comme sur un boulevard d’Hollywood où vient se déposer un solo de sax façon Macéo Parker tout aussi copieux. De quoi se fondre sur la plage de Hello Grover pour un climax de jazz funky où son et jeu du leader oscillent entre manoucheries et vibrations des îles, quelque part entre Bireli Lagrene et George Benson. Nous voilà sur Narvalo Spring et ses couleurs caribéennes croisant calypso et biguine, sur une cadence carnavalesque digne des mardis gras de la Nouvelle-Orleans, qui rappelle que le compositeur a longtemps pratiqué le steel drum.

Les grincheux pourront péjorativement ranger cet album au rayon de l’easy listening, étiquette ingrate d’ailleurs pleinement revendiquée sur la promenade ensoleillée et sensuelle du bien nommé Hot Summer (on est là dans l’état d’esprit de Bardainne et son Eden Beach Club précédemment cité), simple et classique mais sans doute par trop proprette. La ballade reste tranquille sur le rythme laid back de Smokin in the Basement, composé dans la cave enfumée de Cyril, où les cuivres apportent une touche de R&B.

Mais la pépite est peut-être à chercher en clôture d’album et l’étonnant Until Down, qui s’étire sur plus de onze minutes nettement plus expérimentales et donc intéressantes. On démarre sur une mélodie guillerette chantée par les cuivres, avant que le tempo se ragaillardisse d’un peu plus de swing qui balance bien, avec un groove syncopé où là encore on sent la référence à Benson. Une élégance jusqu’au bout des doigts et jusqu’au bout de cet opus au final tout en douceur, planant et psyché entre down tempo et hip-hop pour finir la nuit et voir enfin le lever du soleil.

 

LA PIEUVRE IRREFUTABLE «Huître en peluche» (Fluffy Fox)

Déjà, pour un amateur impénitent de jeux de mots, toujours curieux de déceler ce qui se cache derrière ce genre de potacherie facétieuse, il faut dire que le nom du groupe et de son premier album ne pouvait que m’interpeller… A fortiori quand on retrouve aux manettes de ce monstre à huit têtes explosif, le jeune et brillant pianiste-compositeur Etienne Manchon que j’avais découvert l’été dernier aux côtés d’un autre jeune prodige, le saxophoniste Pierre-Marie Lapprand dans leur bien nommé duo Congé Spatial. A même pas trente ans, le Nancéen -qui se partage désormais entre Paris et Toulouse pour ce nouveau projet- a déjà plus de cinq cents concerts à son actif en tant que sideman et quelque onze albums au compteur ! Compositeur passionné par l’arrangement de grands ensembles, doué d’un sens très sûr de la mélodie, il aime explorer les rythmes et, en bon claviériste bidouilleur, faire du traitement de son.

La preuve par huit (voire douze, puisque l’octet s’adjoint un quatuor à cordes pour deux titres), pour ne pas dire en l’occurrence la Pieuvre par huître, avec ces sept titres pour trente huit minutes ébouriffantes, où sur des bases de jazz s’entrechoquent rock progressif, musique savante du XXe siècle (on retrouve à travers les cordes les envolées impressionnistes de Debussy ou Ravel), musiques expérimentales dans l’esprit d’un Dony McCastlin, space-rock zappien, cuivres browniens, groove implacable… C’est dire -si tant est que cela soit définissable- la folle richesse par trop abondante de ces compos mystérieuses et déroutantes qui partent parfois dans tous les sens et où l’on s’y perd un peu, comme par exemple sur le Retour du Poulpe. Mais la volonté du groupe à brouiller ainsi les pistes est délibérée dans ce périple précisément défini comme allant «de la crise de folie au repos éternel»…

Si dans Congé Spatial on avait d’emblée décelé chez Etienne Manchon une grande référence à Pink Floyd, on retrouve avec flagrance cette filiation dans Octopus en ouverture, jazz-rock cuivré assez swinguant qui va déboucher sur un chorus de guitare de Timothée Sussin totalement gilmourien !  Une grandiloquence très seventies avant que l’on change encore d’univers avec un Rhodes et des cuivres alertes où le sax prend la main.

Plus sombre, présenté comme un road moovie nordique, Nebraska et ses cordes classiques prend la lenteur d’une marche quasi funèbre avec l’imposant trombone de Guillaume Pique [NdlR :qui signe par ailleurs le graphisme de la pochette au design typiquement seventies] et les résonances de la trompette bouchée de William Laudinat. Avant de progresser dans une dérive plus électro, où les cuivres comme la frappe de Pierre Pollet vont se faire plus martiaux.

Martial oui, comme le gros son lourd  de La Forêt qui cache l’Arbre qui tape et attaque dans la mouvance de groupes comme Rage Again the Machine ou The Queen of the Stone Age, notamment avec la basse de George Storey. La pieuvre a décidément un bec acéré, mais l’ambiance va étonnement devenir plus calme, étrange à la manière d’une B.O, avec des volutes de synthés dignes de Gong et un Fender Rhodes lorgnant vers le son de Benoît Corboz chez Truffaz, avant un final qui revient au rock lourd et cuivré où l’on penserait presque à nos chers Raoul Petite. Les Raoul qui n’ont jamais renié leur héritage zappien d’ailleurs, cet esprit que l’on retrouve encore dans Choral qui suit, à la fois via les riffs de guitare et l’esprit à contrario léger de la fanfare.

On l’a dit, le Retour du Poulpe entamé par le piano et les percussions va entamer une spirale qui entraîne tout le monde dans un vertige puissant, complexe et….tentaculaire c’est bien le mot, au risque de nous laisser perplexe. On s’en remet avec la jolie mélodie apaisante de Huître en Peluche, titre éponyme où l’élégance est renforcée par le retour du quatuor à cordes formé par les violons de Jeanne Le Goff et Camille Suffran, l’alto de Maud Alloy et le violoncelle de Simon Foltran.

Pour conclure, on garde le Souffle Court, de nouveau dans l’esprit d’une fanfare de jazz appuyée comme du rock, mais toujours avec ces respirations climatiques apportées ici par la guitare et les synthés. On parlait aussi de longues digressions et parfois de dispersion, c’est le cas sur cette ultime plage de plus de huit minutes où l’on notera un double solo de sax, avec l’alto de Ferdinand Doumec et le ténor d’Alexandre Galinié, mettant un terme à cette décoiffante épopée qui révélera, à ceux qui ne le connaissaient pas encore, la folle inventivité d’Etienne Manchon.

Inutile de dire combien un tel projet donne envie d’être vu et entendu en live…

 

 

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