« Nouvelle vague » de Richard Linklater (2025)

« Nouvelle vague » de Richard Linklater (2025)

L’Américain Richard Linklater s’attaque à un monument du cinéma français : Monsieur Jean-Luc Godard incarné par Guillaume Marbeck. Il s’est attaché au tournage de son premier long métrage : « À bout de souffle » tourné en 1959 (l’année du Kind of Blue de Miles, de la naissance de Marcus Miller…). Il a opté pour le noir et blanc afin d’être fidèle au chromatisme de la fin des 50’s. On y retrouve Jean Seberg campée par Zoey Deutch et Jean-Paul Belmondo sous les traits de Aubry Dullin. On y croise quelques « collègues » de Godard : François Truffaut, Claude Chabrol, Jean-Pierre Melville, Jean Cocteau, Jacques Rivette, Eric Rohmer, Roberto Rossellini, Robert Bresson, José Bénazéraf… sans oublier le petit monde de la production et de la technique…

On y voit Melville conseiller Martial Solal à Godard pour la musique de son film. On parle peu de musique, mais on en entend beaucoup, et quelles musiques ! Le film s’ouvre avec « Les 400 coups » de Truffaut et la partition originale de Jean Constantin : Trinité & Finale. Le piano de Martial Solal était incontournable avec Campagne Première, extrait de la bande originale d’ « A bout de souffle ».

Quelques chansons de 1959 se glissent ça et là comme Hully Gully de The Olympics, Tout l’amour de Dario Moreno, Tu me donnes de Dalida, Scoubidou (des pommes des poires e des…)  de Sacha Distel et bien évidemment en final Nouvelle Vague de Richard Anthony !

Rassurez-vous, le JAZZ n’est pas en reste… Le saxophoniste Zoot Sims s’y taille la part du lion avec Our Pad, My Old Flame, Violets for Your Furs, I Understand et Evening in Paris (co-écrit avec Quincy Jones). Splanky de Neal Hefti composé pour Count Basie et Sharp Eddie de Kenny Werner complètent le tableau.

Un film jubilatoire et distrayant, drôle et savoureux, nostalgique et moderne, joyeux et enflammé ! Le caractère provocateur et les lunettes noires de Godard, son goût immodéré de la citation, la gouaille de Belmondo, l’accent de Seberg (« Moteur Raoul ! », « C’est quoi dégueulasse ? »), le tournage chaotique : tout y est et plus encore !

Le tour de force de Linklater est d’avoir confié tous les rôles à de quasi inconnus, tous parfaits, afin de rester dans l’esprit de cette Nouvelle vague à laquelle il rend un si vibrant hommage !

Sur fond de cinéphilie ludique, l’œil se régalera du noir et blanc soigné, l’oreille se délectera de délicieux dialogues et de la musique si chère à nos cœurs…

Sorti en Auvergne-Rhône-Alpes : à Lyon : Comœdia, Lumière Terreaux, Astoria, Pathé Bellecour, UGC Part-Dieu ; à Ste Foy-lès-Lyon : Ciné Mourguet ; à Bourgoin-Jallieu : Kinépolis ; à Villefranche-sur-Saône : Les 400 coups ; à St-Etienne : Le Méliès ; à St-Just-St Rambert : Le Family ; à Grenoble : Le Méliès et le Pathé ; à Voiron : Passrl Les Ecrans ; à Chambéry : L’Astrée ; à Annecy : Les Nemours ; à Aix-les-Bains : Le Victoria ; à Archamps : Pathé ; à Clermont-Ferrand : CGR ; à Aubenas : Le Navire ; à Montélimar : Les Templiers ; à Valence : Le Navire.

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