Inui, nous les avions vus gagner en 2022 le concours vocal du festival Crest Jazz (voir ici et ici), puis l’année suivante sur la scène de Cybèle du Jazz à Vienne (voir ici). Epaulé par le Crest Jazz Vocal,le quartet a fait son chemin pendant ces deux années : lauréats de Jazz Migration, édition d’un premier EP, résidences, formations et surtout concerts nombreux. De quoi fignoler le répertoire (Sirènes, Murmuration, Incendie, La Forêt, Primitives) et l’enrichir de nouvelles compositions (Wake Up, Fragile, La Nue habillée, Fabulous).
Le rituel de démarrage d’un concert d’Inui passe par Sirènes, incantation à deux voix qui permet à tout le monde, sur scène et dans la salle, de s’immerger dans le monde psychédélique d’Inui. Valeria Vitrano et Clémence Lagier entrent en communion. Les effets de décalage entre leurs deux chants, signature du groupe, ont gagné en naturel et les modulations explorent des combinaisons qu’on ne leur connaissait pas.
Toujours aussi déterminante, Maya Cros assure sur ses claviers la basse et tout cet ensemble de sons qui enveloppent les voix et donne leur caractère aux ambiances : effets électroniques assumés, arpèges et accords saupoudrés, grandes nappes, contrechants, … Quant à ses improvisations, elles sont vraiment ciselées. En synergie avec la main gauche de Maya, Dimitri Kogane s’emploie à construire et déconstruire les cadences pour compléter les tableaux.
Les nouveaux morceaux élargissent le monde vocal d’Inui, principalement basé sur l’utilisation de la voix comme un instrument, en laissant la place à des paroles, chantées ou parlées. Les couplets sont déroulés à l’unisson, harmonisés ou en canon ; ils précisent aussi les messages que le quartet souhaite passer à travers sa musique.
Prochain rendez-vous à Crest pour un concert des lauréats, avec, aux dires de Clémence et Valeria, encore de nouveaux morceaux.
