
Ca c’est un vrai trio ! Nous espérons qu’il vivra longtemps, histoire de peaufiner encore le son de groupe, le dialogue entre les instruments, la complicité dans le jeu. À l’instar des trios qui ont duré dans l’histoire du jazz: Bill Evans, Chick Corea de L’acoustic band.
Car il se sont bien trouvés les trois compères: Joachim Expert: piano, compositions et arrangements; John Zidi: contrebasse; Charles Clayette: batterie.
Les qualités de ces musiciens ne sont plus à démontrer. John Zidi est un bassiste extrêmement juste, notamment dans les aigus où il n’hésite pas à se rendre. Les parties écrites pour lui comme dans Carnaval 2 ou Décembre 15 chantent merveilleusement. Charles Clayette nous a enthousiasmé et convaincu : la richesse de son jeu, de ses tempi, le dialogue serré qu’il entretient avec le pianiste, sur fond de lignes de basse convaincantes, contribuent à la beauté de la musique de ce trio.
What is this thing call love est enlevé et swingue à souhait. Même Cole Porter ce soir s’est réveillé !
Pour ses compositions, Joachim donne souvent un titre qui correspond à une date. Quel meilleur moyen de fixer les événements et de transcender le temps ? Ainsi October 26 est une valse à la fois lyrique et énergique, où la richesse des harmonies se pose sur une basse d’une grande justesse.
C’est par une introduction de batterie que commence May 19. Et si le début du thème tourne autour d’une note, le thème main droite, doublé par un contrechant surprenant, débouche sur un jeu pianistique d’une grande richesse.
Aime ! est une balade que Charles commence avec les mailloches avant de passer aux balais. Son jeu très fin épouse à merveille la composition du pianiste. Quartier latin est un thème à trois temps, très bluesy : ça pulse, ça se déhanche, ça danse, ce que le jazz ne devrait jamais oublier
Après la pause, Carnaval 2 à 5 temps nous fait l’heureuse surprise de ne pas être une redite de Brubeck : Joachim nous fait le cadeau de nous proposer un « Poinçonneur des lilas » ébouriffant. Nous aurons encore le bonheur d’écouter des ostinatos à géométrie variable, des finesses à la batterie très dynamique aussi, des passages up tempo et très swing; des tempi funky sur ue profusion d’improvisations, tout cela dans :7 promesse, Décembre 15, March17
et en rappel une Chanson pour l’Auvergnat bien réarrangée.
Bref, la musique jubilatoire de ce trio.
Merci au Jazz Club de Grenoble nous a laissé ébouriffé, époustouflé , estomaqué. Le groupe se produit au Hot Club de Lyon la semaine qui vient. Ne le manquez pas !!!