
Le sympathique festival Jazz à Barraux se terminait ce dimanche 8 juin avec un concert attendu par les amateurs et connaisseurs du jazz, notamment ceux qui apprécient la musique de ce géant du jazz que fut Charles Mingus, contrebassiste, multi-instrumentiste et compositeur, disparu en 1979.
Le quartet de Géraldine Laurent a redonné une nouvelle vie à l’œuvre de ce grand musicien et compositeur qu’elle loue d’emblée, par une litanie sans fin de qualificatifs plus dithyrambiques les uns que les autres !
Charles Mingus nourrit l’inspiration de Géraldine, comme l’a inspiré Charlie Parker en son temps, Géraldine, saxophoniste et compositrice, multi-récompensée et valeur sûre de la scène du jazz est accompagné d’autres valeurs toutes aussi sûres que sont le batteur Christophe Marguet, le saxophoniste baryton Jean-Charles Richard et le discret guitariste Manu Codja.
Pas de contrebasse mais un saxophone baryton, étonnant challenge pour ce quartet détonnant !
« Looking for Mingus », ne reprend pas à la lettre la musique du grand maître, mais se l’approprie, l’arrange et la dérange, comme d’aucun l’a dit. Et, c’est avec brio et talent que le quartet s’y prête.
Les morceaux choisis ne sont pas forcément les plus connus, mais ceux qu’ils aiment : Oh pee, Farewell Farewell, Haitian fight Song, Reincarnation for a Lovebird, Goodby pork Pie Hat, annoncés en vrac en début de concert.
Nouveau répertoire, qu’une guitare électrique accompagne !
Quelques standards de Duke Ellington ou de Charlie Parker sont les surprises dont Géraldine nous mettait l’eau à la bouche.
L’énergie est au rendez-vous avec d’emblée un duo des deux saxophones alto et baryton, tonitruant. La musique puissante est ancrée dans la tradition, mais plus libre et plus audacieuse. Chaque musicien apporte sa personnalité, son jeu particulier. Les soli sont impressionnants, les duos survitaminés, les dialogues enfiévrés.
Les saxophones nous font perdre le souffle, tant l’escalade est vertigineuse et étourdissante. Charles Mingus doit applaudir là où il est !
On ne pouvait pas rendre meilleur hommage au grand Charles Mingus, en lui rendant une deuxième jeunesse, et le quartet de Géraldine Laurent l’a fait !