
Nous attendions un trio, nous avons eu un quartet. Alexandre Dumas revisité !
Noé Reine à la guitare dans le rôle de d’Artagnan ! Le lead guitare à la pointe fine des chorus, aux chorus aiguisés comme des phrases de John Mc, étincelants, volubiles, émotionnels, aux introductions poétiques (Mrs Butterfly), aux plans rocks parfois ! Ah Loulou s’échauffe dans une sérénade culottée !
Sérénade à Loulou. Alfio Origlio est aux commandes, aux compositions et au piano bien sûr. Quelle humilité, quelle discrétion quand il soutient les chorus de Noé avec des gimmicks rythmiques colorés et clairs : quelle vivacité dans les interactions. Ses chorus sont plus brillants que jamais. C’est bon la grande santé ! Délicatesse, mélodie, virtuosité, et surtout transe !
Décidément, ce soir, la musique est plus vivante que jamais. Oui, le jazz est musique vivante, incandescente, fusionnelle !
L’équipe de ce soir est composé de musiciens avec lesquels Alfio a joué, il y a longtemps. Bel hommage à Benoît d’abord (Aramis?). Benoît Didier-Vallet, le contrebassiste (mais pas que: excellent pianiste me suis-je laissé dire), si discret mais si efficace, si humble, mais si présent. Une réelle présence. Il prend du plaisir c’est évident même s’il n’est pas du genre démonstratif (nous regretterons qu’il n’ait pas pris de chorus). Hommage à Nicolas Dieudonné ensuite, au jeu si plaisant, si riche et si complet. Il a tenu à amener sa propre batterie. Pour le son d’abord, pour les « tourneries rocks » avec des roulements qui osent dans leur caractère traditionnel une grande inventivité, des déhanchements dans les appuis, dans les marquages. Son chorus dans Secret life of plants est passionnant à tous égards. Un dynamisme appuyé parfois jusqu’à la drôlerie, décalé souvent, inventif toujours.
Alors c’est bien une soirée telle qu’Alfio les aime, entourés de ses amis, du public grenoblois chaleureux. La salle est archicomble. Nous voyons comment ses mains pétrissent le clavier, le martèlent parfois… Deux beaux sets : Norvegian wood, Ascendance, Jacomo, Chan song, Always and forever, Bebob…Une soirée comme nous les aimons ! Merci le jazz club. Résistance de la culture.
Et puis, la maxime du jour, en guise de tautologie. Il vaut mieux être bénévole que maléfice. Merci les bénévolants !