22/05/2025 – Skartet au Jazz Club de Grenoble

22/05/2025 – Skartet au Jazz Club de Grenoble

Bravant les trombes d’eau et le vent, le public toujours fidèle et passionné du Jazz Club de Grenoble s’était déplacé en masse : la salle était pleine !! Et, une fois de plus, les amateurs de jazz ont eu raison de faire confiance au goût éclectique, mais sûr de Salvatore Origlio, le président du Club.

Toutefois, conscient que ce public est habitué à une musique plus « jazzy », Stephane Plotto, le pianiste et leader du groupe nous donnera entre les thèmes quelques indications fort intéressantes sur la Jamaïque, le « mento », l’influence du blues américain, le ska, (d’où le nom du groupe), le reggae et la philosophie Rasta.

Dès les premières notes de Surfin’, nous voici dans une ambiance jamaïcaine : contrebasse idéalement « cotonneuse », batterie qui donne ce « beat » tellement caractéristique, et d’emblée un joli chorus de piano, pimenté d’une pincée d’humour grâce à une citation de…. Carmen !! Ce reggae « pur jus », « mise en oreille » bien agréable, a donné le ton de la soirée : sympathique et… dansant.

Puis vient High Heel Sneakers, un blues rapide dans lequel le guitariste Florent Guépin a glissé quelques accords funky avant un beau chorus bluesy.

Dans Work, de l’incontournable et légendaire Bob Marley, le piano bien en avant donne une couleur différente par rapport à l’orgue traditionnellement utilisé par les musiciens reggae.

Mais on le sait bien, la jeunesse ne craint pas de faire des expériences, et ce Skartet nous les fera partager tout au long de la soirée.

Ainsi le fameux Song For My Father de Horace Silver se retrouve magiquement adapté en ska…et ça fonctionne très bien ! Stéphane glisse aussi quelques accents cubains, et Mickaël Clément se lance dans un chorus rapide. Un petit regret à ce propos : le réglage très sourd de sa contrebasse, idéal pour la rythmique reggae empêche un peu de saisir toute la virtuosité du chorus.

Memories Of Barber Mack nous fait revenir vers un jazz plus traditionnel, mais nous donne aussi l’occasion d’apprécier la grande rigueur rythmique et la clarté du jeu de Rémi d’Aversa. Il s’amuse même à reproduire l’écho des enregistrements « historiques » de reggae.

Comme l’avait indiqué Stéphane, le ska fait en général appel à une section de cuivres, et c’est l’excellent Manu Amadei et ses saxophones qui en sera le représentant dans la deuxième partie du concert.

D’emblée Skartet nous fait une nouvelle grosse surprise : un superbe Take 5 en reggae qui fonctionne formidablement bien et réjouit le public.

Un peu plus tard le Dick Tracy des Skatalites est repris sur un rythme enlevé qui aura sans doute rappelé aux spectateurs les plus mûrs une certaine Salsa du Démon des années 80 : certains ne résistent pas, poussent les chaises et se mettent à danser !

Florent nous offre à chaque fois des chorus inspirés et Manu lui emboîte le pas avec le son puissant des jeunes saxophonistes actuels. Et, comme la Barbade n’est pas si loin de la Jamaïque, il rendra hommage à Parker en revisitant Barbados en ska.

Devant l’enthousiasme de toute la salle, le Skartet + 1 nous offre deux bis, dont une dernière surprise, un génial Take The A Train…en ska lui aussi…Prochain arrêt Kingston ?

En attendant leur premier album, vous pouvez retrouver la musique enjouée de ce jeune groupe talentueux sur leur page FaceBook et leur chaine YouTube 

 

 

Auteurs/autrices