18/09/2025 – Michel Molines Septet au Jazz Club de Grenoble

18/09/2025 – Michel Molines Septet au Jazz Club de Grenoble

Quel bonheur dans cette musique !

Bonheur perdu et retrouvé; Bonheur du pays natal (le Vénézuela) sa musique, ses parfums, les grands-parents aimants et aimés, pays quitté par Michel Molines (contrebasse ; compositions ; arrangements ; direction d’orchestre) pour Grenoble, ville d’adoption dans laquelle il est heureux de jouer, avec le septet qu’il a constitué (le nom du projet est Isla dorada ) la musique qu’il a créée, arrangée, pour rendre hommage à ce pays bien martyrisé en ce moment.

Quel bonheur dans cette musique, ses rythmes dansants renvoyant à des traditions, des tempis des « claves » assez ignorées ici (par moi aussi), musique du Venezuela que Michel combine joyeusement avec la tradition du jazz d’ensemble orchestral. Car bien sûr, la musique du septet est joyeusement et savamment construite pour faire aller ensemble un combo (Rémi Ploton: piano ; Fabien Rodriguez: batterie ; Grégory d’Addario: percussions ; Hugo Afettouche: sax et flûte et Lou Lecaudey, trombone) au service d’une voix, d’une chanteuse : Rebecca Roger Cruz, d’origine vénézuelienne comme Michel.

Quelle compétence, quel professionnalisme dans ce septet. Quel équilibre dans l’écriture (ah les accords à trois sax, trombone, voix ! 

Ah, les rifles dansants et riches, ciselés !) quelle précision dans le jeu, virtuosités et nuances dans les chorus, au gré de la dynamique du combo. Nous avons apprécié les chorus des soufflants, le dialogue percussion- batterie, le jeu aérien d’une contrebasse qui, dans la grande tradition de la musique latine joue sur les contretemps, produit des phrases chaloupées, décalées qu’une solide rythmique soutient. Le Vénézuela, pays de rythmes ! Et Ce n’est donc pas par coquetterie que Rebecca se présente comme chanteuse et joueuse de maracas.

Nous avons été impressionnés, par le caractère de cette femme qui seule avec son Océan drums chante Dans Malaguena la douleur et la compassion pour les réfugiés qui se noient, les Palestiniens qui se font assassiner… L’émotion qu’a procuré ce chant à certains d’entre nous est allée jusqu’au larmes et nous a parfois fait oublier d’applaudir.

Son caractère de femme au sens populaire du terme : vigoureuse, courageuse, sensible. La musicienne Rebecca accompagne la chanteuse Rebecca. Son jeu de maracas est solide, varié. Il se donne à entendre et à voir dans une chorégraphie de gestes ou là encore nous sentons bien que la danse et la musique ne font qu’un. Enfin Rebecca c’est aussi une voix: solide, vibrante, travaillée : ah les mélismes, les modes surprenants !

Bref, Nous renonçons à énumérer les thèmes qui ont été joués, pour éviter d’en estropier l’orthographe ? Le mieux, c’est que vous alliez au prochain concert de Isla dorada. Vous pourrez vous procurer aussi à ce moment le CD qui finit juste d’être édité.

Les musiciens :

  • Rebecca Roger Cruz: voix; maracas
  • Rémi Ploton: piano
  • Hugo Afettouche: saxophone ténor, flûte
  • Lou Lecaudey: trombone
  • Michel Molines: contrebasse, compositions, arrangements
  • Fabien Rodriguez: batterie
  • Grégory d’Addario: percussions

Auteurs/autrices