Pablo Contreras est cet excellentissime musicien venu du Chili il y a deux ans pour jouer de sa basse à six cordes. Nous avons eu le bonheur de l’accueillir dans notre région où progressivement, il prend quelques contacts, langue et racines. Un enregistrement est d’ailleurs en préparation. Mais avec un niveau d’exigence qui nous conduira à l’attendre encore un peu. Nous sommes impatients
Il vient de former un trio avec quelques musiciens que nous apprécions-et non des moindres : puisque Alfio Origlio est au piano (et au clavier basse pour la main gauche, lorsque que Pablo prend des chorus dans les aigus) et Rémi Vignolo ( un fameux contrebassiste qui jouait avec Alfio… il y a quelques années)…à la batterie.
Reconnaissons d’ailleurs à Alfio ce talent de «dénicheur de talents» qui nous permet de les découvrir. C’est lui d’ailleurs qui présentera le groupe, car pour l’instant Pablo…peaufine son apprentissage de notre langue.
Nous avons pu apprécier cette formation au Jazz Club de Grenoble, qui à défaut d’avoir pu beaucoup répéter, nous a émerveillé du talent de ses membres. En jouant quelques thèmes des plus grands : Herbie Hancock, Ahmad Jamal (ah ! Ce splendide Poinciana) les Beatles aussi, puisque c’est avec les doux et amer Norvégian wood (Harisson pour la première fois dans la musique des fabulous four introduit le sitar) que débute le concert. Et tout de suite, nous sommes dans le climat, chaud et poétique du groupe et qui reflète bien la personnalité de ses membres. Plaza réal (celle non de Barcelonne mais de Juan les pins, puisque Wayne Shorter lui a rendu hommage dans cette bossa nova. Calm est ce beau thème de Pablo, par lequel sa personnalité s’exprime magnifiquement. Il est cependant un bassiste de jazz rock et cela s’entend dans Dia gris, la composition suivante ? Les chorus éblouissant de Pablo conquièrent le public ? Alfio fait des propositions rythmiques étonnantes, pleinement harmonisées, et Rémi propose un chorus éblouissant : le public a besoin de souffler. Ça tombe bien : «le bar est ouvert» !
Le deuxième set commence aussi en douceur par un thème non identifié, entre ballade et médium swing. Chorus de piano lumineux ; puis un thème riche et mélancolique exposé à la basse seule, prodige de virtuosité et de progressions harmoniques riches. Pablo joue de la basse comme si c’était une guitare. Le public est définitivement conquis. Applaudissements nourris, cris, ferveur !
Joanna’s thème c’est du Herbie comme nous l’adorons. Cham Song permet un chorus de piano entre rapsodie et propositions de rythmes chaloupés. Puis le célèbre Poinciana avec son introduction de batterie ; Oligram une belle composition de Rémi. Dual une composition vertige, prestige de Pablo ; et en rappel le très swinguant, fringant « mordant » Be bob, (composition d’Alfio).
Le public est ravi, la salle est pleine et les pouvoirs publics prennent la honte : la vitalité et la cohésion sociale résistent. Vive la culture, à bas les » sinistres » !
