26/09/2025 – Haïkaï à Meylan pour le Grenoble Alpes Métropole Jazz Festival

26/09/2025 – Haïkaï à Meylan pour le Grenoble Alpes Métropole Jazz Festival

Pour sa vingt et unième édition, le Grenoble Alpes Métropole Jazz Festival a choisi de célébrer l’année brésilienne qui a envahi la France pour quelques semaines encore, mais pour son premier concert, dans l’auditorium de la Maison de la Musique de Meylan, c’est à un trio vocal hors norme qu’il offre l’ouverture.

J’étais particulièrement « fébrile » à l’idée de réécouter Haïkaï, cet ensemble dont j’ai assisté à la première il y a juste un an, c’était à Chambéry. J’étais alors ébloui par leur prestation et il m’est désormais difficile d’ajouter quoi que ce soit sans paraphrase, je vous renvoie à mes impressions d’alors qui restent aussi celles de cette soirée (voir ici)

Rappeler que pour chacun de leur concert, Jessica Martin Maresco, Heidi Heidelberg et Leïla Martial, conviennent de quelques phrases pour alimenter leurs improvisations qu’elles ont tiré chacune de la lecture d’un même ouvrage, c’est le principe de l’haïkaï et c’est le petit morceau de papier griffonné et posé au sol devant elles, pour ce soir : « Sur la pointe d’une herbe, devant l’infini du ciel, une fourmi » ou encore « Ô ma mère, tes mains sont restées silencieuses. C’est un soulagement et une peine indicible. ». Leur set list, c’est simplement pour se rappeler qu’il s’agira d’une impro de l’une ou de l’autre, d’un duo ou d’un trio, de convenir de la tonalité et c’est presque un jeu de les voir sonner leurs diapasons qu’elles posent sur leurs tempes.

Pas de micro, c’est acoustique, et donc infiniment dépendant des lieux. Ce soir c’est un amphi, pas d’écho, pas de réverbération, elles ne se déplaceront que sur l’espace scénique. Nous les entendons très distinctement sans difficulté. Comme par un jeu de rôles, elles choisissent leur place et vont parfois chercher, là sur la petite table en fond de scène, l’instrument qu’elles joueront aussi un peu en accompagnement : une petite percussion, un flutiau, un appeau ou des fioles. Chacune de leurs performances est absolument dépendante de l’espace sonore et spatial qu’elles investissent.

Le compositeur Antoine Arnera leur a offert quatre pièces et notamment Fitizopsid, elles n’ont plus besoin de la participation originale, l’œuvre est un peu leur « indicatif » et désormais vous pouvez aussi les voir ici

De plus en plus complices, les techniques vocales étourdissantes de ces trois jeunes femmes et leur connaissance des musiques leur permettent toutes les aventures de l’instant mais assurément celles des émotions qu’elles nous font partager sans retenues, nous en sommes complices et presque un peu voyeurs ; vous l’aurez compris, je me pose en « Président » du fan club…

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