04/12/02025 – Swing That Classic au Jazz Club de Grenoble

04/12/02025 – Swing That Classic au Jazz Club de Grenoble

Quand Mozart rencontre Bessie Smith, quand Puccini rencontre Nat King Cole, quand Rossini rencontre le rock’n roll ou que Haendel rencontre une ballade traditionnelle anglaise, qu’est qu’il se passe ???

Des compositions et des arrangements très originaux et réussis du trompettiste Julien Silvand, interprétés avec brio par le sextet Swing That Classic.

C’est en écoutant Verdi Vedi! Le fosche (le choeur des Bohémiens) de l’opéra Le Trouvère que l’idée lui est venue de mêler l’opéra et le jazz, tant le rythme lui semblait évident.
Il entraîne dans cette aventure peu banale des musiciens qui ont une formation classique : Cédric Piromalli pianiste, mais aussi claveciniste et Coline Busquet saxophoniste ; ou pas : Louise Robard chanteuse, Catherine dite Cajoune Girard au whashboard et Pablo Burchard à la contrebasse.

Ce groupe éminemment sympathique déborde d’énergie qu’il a communiquée instantanément au public du Jazz Club de Grenoble, réceptif à la nouveauté.
Julien en habit de cérémonie et nœud papillon en céramique, leader de cette petite troupe très chic, annonce d’emblée la qualité de ses arrangements minutieux, associant le Duo des Fleurs de l’opéra Lakmé de Léo Delibes et Pennies from heaven chanté par Bing Crosby. Louise chante en français et nous étonne tant sa voix ferme et puissante est rafraîchissante. On l’imagine formée au chant lyrique, et pourtant il n’en est rien, puisqu’elle vient du jazz.
Julien fait le pitre et nous surprend en sifflant entre ses doigts l’Aria de La Reine de la Nuit de la Flûte enchantée de Mozart, repris par tous les instruments chacun à son tour.

La brune et fine Louise, qui ne ressemble en rien à Marylin Monroe, reprend My Heart belongs to daddy associé à l’opéra italien de Schichi Omio babbino caro, avec drôlerie. Elle ne ressemble pas non plus à Bianca Castafiore, et son interprétation de l’air des Bijoux de Faust tendance pop, non plus !
Les rythmes s’épousent, s’entraînent, se chevauchent. Le comble sera avec le Medley où se retrouveront dans une course folle une dizaine de morceaux parmi lesquels et entre autre : L’ouverture de la Cavalerie légère, une valse de Vienne, le Boléro de Ravel, une marche funèbre, etc.

La qualité des musiciens, notamment la jeune Coline à la maîtrise parfaite de son saxophone, les arrangements de Julien, les clins d’œil à un grand panel de styles musicaux, contribuent à donner une nouvelle couleur à chacun de ces styles.

Il est temps de vous présenter La planche à laver (whashboard) dont Cajoune est une virtuose, non pas parce qu’elle est une « ménagère de moins de 50 ans », mais parce qu’elle pratique cet instrument venu de la Louisiane depuis ses plus jeunes années. Elle fait glisser le long des parois ondulées en métal ses doigts couverts de dés à coudre.
Et comme l’a dit Cajoune avec beaucoup d’humour, « elle peut l’Ave Maria !! »

La légèreté et l’humour ont continué lorsque pour le rappel, Louise a chanté l’Air des Chats de Rossini, imitant à la perfection le miaulement de nos minous, dialoguant avec la trompette de Julien et versant dans le standard de jazz Everybody wants to be a cat, ce qui était le cas de Louise sur ce morceau.

Ce concert hors du commun a enthousiasmé, et c’est peu de le dire, tout le public du Jazz Club, même les plus sceptiques.
Un grand Merci au Swing That Classic.

 

Louise Robard: voix ; Catherine » Cajoune »  Girard: washboard, voix ; Julien Silvand:  trompette, direction, arrangement, voix ;  Coline Busquet: saxophone ténor ; Cédric Piromalli: piano : Pablo Burchard: contrebasse

Auteur / autrice